Le président de la république mène discrètement une bataille de fer pour laver l’affront suite aux graves accusations portées à son endroit par le député écologiste Noél Mamère, le mêlant indirectement à des réseaux puissants de trafic de la drogue dans le continent africain.
Même si le parlementaire a pris du recul sur ses premières déclarations, déplorant qu’elles aient été instrumentalisées à des fins politiques, circonscrivant ses propos dans un cadre plutôt général se rapportant aux activités opaques de certains dirigeants africains, Ould Abdel Aziz ne semble pas se contenter d’uniques excuses publiques et d’une amende symbolique d’un euro. En mettant les bouchées doubles pour le procès effectif de cette affaire attendu au début de 2014 avec la tenue d’une première session mai prochain, le chef de l’Etat qui s’apprête à briguer un second mandat quinquennal à la tête de son pays, a grand besoin de soigner au mieux son image écornée par ses implications choquantes en obtenant un non-lieu dans ce dossier et une inculpation pour le député bavard.
Après le premier dispositif de défense du président de la république dans cette affaire de la drogue, c’est maintenant un autre volet non moins important qui est en train de se mettre en place. Il s’agit des témoins clés sur lesquels le chef de l’Etat fondera le gros de sa plaidoirie pour le blanchir totalement de ce dossier ainsi que pour inculper le parlementaire français pour ses propos diffamatoires. Une bataille judiciaire de longue haleine mais sur laquelle Ould Abdel Aziz semble miser beaucoup, du fait qu’elle se situe dans un contexte politique particulier, caractérisé en plus d’hostilités permanentes avec des opposants qui exigent son départ, par la fin du son mandat présidentiel qui arrive au grand galop. Il y a aussi ces élections législatives et municipales d’octobre prochain, qui ne peuvent se tenir dans l’indifférence face à cette affaire où le président est condamné de mobiliser toutes ses énergies pour d’une part préserver sa dignité, d’autre part raffermir son profit de président probe pour ces concitoyens à la veille des futures présidentielles.
Selon des sources généralement bien informées, 4 témoins se sont déclarés déjà favorables au président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz dans son procès pour diffamation qui l’opposera au député français Noël Mamère. Il s’agit de MM. Peer DE JONG, Cheikhna Ould Moulaye Zeine (Ould Nenni), Mohamed Fall Oumeir Ould Beye et Isselmou Ould SALIHI. Le premier, ancien colonel de la Marine française, est le président de la société STRIKE Global Service, spécialisée dans la fourniture de services militaires. Les trois autres sont d’éminents hommes de médias, ayant prouvé leur riche expérience dans les questions terroristes et de lutte contre la drogue. Rappelons que Noël Mamère avait publiquement accusé le président Mohamed Ould Abdelaziz de « parrain de trafic de drogue » avant de s’excuser déplorant que ses propos ont été mal compris. Cela n’a toutefois pas empêché le président mauritanien de l’attaquer en justice pour diffamation. Avec ces préparations solides de dernière heure de la bataille judiciaire, Mamère fera prochainement la pluie ou le mauvais temps pour une opposition mauritanienne qui nourrit encore des espoirs de voir les charges portées contre le président confirmées par des pièces à conviction, mais qui est déjà déconcertée par un député réputé pour ses écarts de langage.
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 21/04/2013{jcomments on}
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