L’affaire de Bouamatou remet au devant de la polémique la question des écoutés téléphoniques.
C’est la deuxième fois que ce sujet revient avec acuité après la mise sur écouté de l’environnement immédiat du président Sidioca durant la fronde politique de 2007- 2008. Le captage des conversations téléphoniques par les services des renseignements qui suivent les appels rentrants et sortants de certaines présumées personnalités et autres proches de l’homme d’affaire mauritanien en guerre contre les autorités politico-fiscales semble se poursuivre dans la plus grande discrétion.
Si la présumée arrestation d’un officier suite à une connivence entre lui et le vice-président de BSA Ould Dabbagh se vérifie, il faut s’attendre à d’autres arrestations du même ordre. Bien de têtes tomberont par délit de connivence. Ce sera une bataille meurtrière contre les libertés et l’intimité des abonnés des opérateurs de téléphonie qui auraient tout simplement cautionné l’espionnage contre sa clientèle. Ce sera aussi un sévère discrédit à l’encontre des autorités de régulation qui ont un droit de regard dans ce qui se passe. L’Etat a certes des prérogatives et des droits à surveiller toute source de nuisance contre le pays. Mais si ce sont des affaires aussi secondaires qui n’engagent pas la patrie, de tels actes assimilables à un outrage à la liberté d’expression et un déni de justice. L’Etat doit veiller à protéger ses citoyens et non de les intimider pour des questions de règlements de comptes personnels. Il y a lieu de mettre en lumière ces informations et de porter le débat au parlement. Bouamatou en exil au Maroc n’aura plus qu’à changer le timbre de sa voix ou a envoyé désormais des mails qui pourraient aussi être piraté ou tout simplement se taire. Ses proches sentent qu’ils sont eux aussi l’objet de surveillance serrée. L’étau ne fait que se resserrer contre l’homme et ses sympathisants séparés avec lui par un mur d’écoutes.
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur le 14/03/2013{jcomments on}
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