Mauritanie : le président du PLEJ plaide pour une gouvernance consensuelle inédite sans élections

(Le palais présidentiel à Nouakchott. Crédit photo : anonyme)

Le président du parti mauritanien de la Liberté, l’Egalité et la Justice ( PLEJ) s’est attaqué cette semaine aux fondements des démocraties africaines et en particulier mauritanienne qui s’inspirent toutes des démocraties occidentales privilégiant le mode d’élections libres et transparentes.

Bâ Mamadou Alassane prône une légitimité consensuelle du président de la république sans suffrage universel. Une nouvelle gouvernance qui s’inspire des valeurs d’unité de justice et d’égalité de l’islam dans un entretien qu’il a accordé cette semaine au quotidien Le Rénovateur publié par Cridem.

Au moment où la Mauritanie s’enlise dans une crise démocratique depuis l’aube des indépendances, le président du parti de la Liberté, l’Egalité et la Justice monte au créneau pour relancer ses idées sur la gouvernance en Mauritanie. Exit les élections .Le président de la république qui va être tournant entre les régions devra être choisi par un mode consensuel représentatif du peuple sans passer par la case du suffrage universel. De même que le premier ministre et son gouvernement ainsi que le parlement. C’est en substance la nouvelle gouvernance que prône Bâ Mamadou Alassane dans un entretien qu’il a accordé cette semaine au quotidien Le Rénovateur. Politicien avisé et diplomate, il remet en cause ainsi les fondamentaux de la démocratie des pays africains et en particulier la Mauritanie qui vit depuis son indépendance en 1960 une crise permanente démocratique. Pour sortir de la crise actuelle politique qui résulte d’une absence quasi permanente de dialogue entre le pouvoir et l’opposition, le président du PLEJ va à l’encontre des idées reçues et fustige cette forme de démocratie qui ne favorise en réalité que les classes dirigeantes en particulier les riches et laisse sur les carreaux les populations de plus en plus pauvres et analphabètes. Longtemps acteur de la vie politique il persiste et signe que c’est cette inégalité entre la classe politique dirigeante et les populations les plus démunies qui crée aujourd’hui les désordres et les instabilités des régimes d’où un autre modèle qui devra s’inspirer des valeurs de justice, d’égalité de paix et d’universalité de l’islam, facteur de cohésion sociale et d’unité nationale. Bâ Mamadou Alassane qui avait lancé un appel à ses compatriotes en 2012 a insisté sur les contours de cette nouvelle proposition dont l’axe principal tourne autour d’une charte nationale consensuelle qui devra remplacer la constitution actuelle et soumise au référendum pour devenir la loi fondamentale du pays. Cet ancien ministre plusieurs fois sous le régime du père fondateur de la nation mauritanienne Ould Daddah a tout prévu pour cette charte qui innove fondamentalement en assurant la gratuité du mandat parlementaire, la répartition budgétaire équitable des richesses du pays entre les régions et une décentralisation consensuelle de l’administration. En définitive avec un chef de l’Etat sans pouvoirs et qui ne devra plus se présenter et des pouvoirs consensuels accrus des régions et des départements c’est une société plus égalitaire fondée sur l’égalité des chances pour tous que le fondateur du PLEJ veut initier pour une nouvelle Mauritanie. Dans cette nouvelle gouvernance les partis politiques et les mouvements citoyens et ONG ainsi que la société civile ne sont pas en reste. Ils devront tous participer au dialogue national sur la base du consensus.

Bakala Kane{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 06/01/2013)

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