L’ancien Inspecteur Général, Mohamed Ould Horma, celui là même qui avait porté sur les fonds baptismaux cette « vénérable » institution, est sorti de sa réserve pour publier une cinglante réponse à des fuites publiées par la presse sur le contrôle de l’IGE concernant le Syndic de liquidation d’Air Mauritanie dont il est membre.
L’auteur du rapport épinglé n’est autre que l’Inspecteur vérificateur Ahmedou Saleck Ould Beyah qu’on soupçonne d’alimenter plusieurs sites et blogs d’informations « sensibles » mais qui cette fois, est allé peut être un peu loin. Il faut dire qu’effectivement le rapport est plein d’approximations, de jugements de valeur, de raccourcis et de conclusions hâtives. Bien entendu l’ancien inspecteur général, fidèle à son tempérament n’y est pas allé par quatre chemins et a sévèrement rabroué Ould Beyah.
Ould Horma commence par rappeler la mission et l’objectif du contrôle et reproche à celui effectué par Ould Beyah d’avoir enfreint un principe cardinal en matière de contrôle, à savoir le principe de contradiction, pour lui le rapport devrait parvenir au syndic de liquidation avant sa transmission aux autorités suprêmes de l’Etat ayant demandé la réalisation de la mission pour y apporter ses éléments de réponse aux constats soulevés par la mission de contrôle. Et il conclut que l’application de ce principe « est la seule de nature à assurer la rigueur et la justesse des constats de la mission de contrôle. » et Ould Horma d’ajouter : « l’institution obligatoire du principe de contradiction dans les règles de contrôle de l’IGE pour tempérer d’une part l’insuffisance des inspecteurs recrutés le plus souvent sur aucun critère scientifique et d’autre part pour éviter l’indélicatesse de certains d’entre eux, qui avides de sensationnel et pour mieux s’affermir selon eux, décrivent tout en noir et travestissent la réalité à dessein » On a pas besoin d’être devin pour savoir qu’il s’adresse ici à l’inspecteur Ould Beyah.
Après avoir démonté point par point le rapport « réquisitoire »« de l’IGE et apporté des réponses à toutes les réserves et interrogations Mohamed Ould Horma a endossé son habit de père fondateur de l’IGE pour conseiller à l’organe de contrôle d’être respectueux des lois en vigueur. Etant entendu que le contrôle de la procédure de liquidation judiciaire par l’IGE était en contradiction avec la séparation des pouvoirs (Législatif, Judiciaire et Exécutif) consacrée par la Constitution. En effet l’IGe devrait être incompétente pour ce qui est des procédures de liquidation judiciaire. Pour Ould Horma, le contrôle ne doit pas être un règlement des comptes personnels. « Un contrôle doit être positif, susceptible d’améliorer et non négatif ou stérile par des assertions vagues, le plus souvent injustifiées et non argumentées. Ceci ne pouvait découler que d’une incompétence notoire ou d’une hypocrisie intrinsèque lesquelles, sans nul doute, seront mises à nu par la réalité des choses qui, dans tous les cas, prendra le dessus. »
Ce véritable pavé dans la marre restera-t-il sans réponse ? En tout état de cause la réponse de Ould Horma soulève un certain nombre de questions cruciales.
A quoi sert désormais l’IGE ? Seulement à régler des comptes des adversaires politiques ? Sommes nois dans un état de Droit sinon comment se fait –il que le président ordonne un « cadeau » de 100 millions qui ne trouve sa justification dans aucun texte ? Comment l’Etat réquisitionne-t-il les hangars d’AIR Mauritanie seulement par le fait du Prince, sans aucune justification et ce alors qu’ils sont loués par Mauritanie Airways pour les donner gracieusement à Mauritanie Airlines ?
BC
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 23/12/2012{jcomments on}
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