Potentiel halieutique : Silence on pille !

(chalutier de pêche de capacité journalière égale à 56 embarcations traditionnelles mauritaniennes en une année. Crédit photo : anonyme)

Le pillage systématique des ressources halieutiques ne suscite aucune alerte ou réaction de la part des autorités, qui laissent nos côtes, les plus poissonneuses du monde, à la merci de chalutiers usines capables, selon Greenpeace de capturer en une journée autant de poissons que 56 embarcations traditionnelles mauritaniennes en une année.

Quel carnage !
Selon cette organisation, le pillage du potentiel halieutique au large de la Mauritanie persiste, suscitant de sa part une vive dénonciation, présentant par ailleurs une liste de 16 navires, déployés sur nos côtes pour cette vile mission visant à appauvrir un pays du Tiers monde au nom d’un partenariat de développement de l’industrie de pêche national à moyen et long termes qui n’a de réel que le nom.
Enumérant ces chalutiers, Greenpeace cite les 16 navires suivants : Alpha, Beta, Heinaste, Gloria, Vardberg, Soley, Geysir, Dzintarzeme, Dzintarkrasts, Dzintar, Longfa, Longten, Xinyu, Boris derevyanko, Kravchenko et Victoria.
Cette situation de surexploitation est déjà fortement ressentie sur le marché local du poisson, où les ménages ne disposant pas suffisamment de revenus pour se payer de la viande rouge, se rabattent sur les produits de mer, avant de se rendre à l’évidence de la flambée de cette denrée, qui inondait hier les étales, vendue à des prix accessibles aux bas revenus.
Nos voisins notamment les sénégalais se plaignent aussi de cette situation de pillage. En effet, les énormes privilèges consentis par les autorités mauritaniennes aux pêcheurs chinois n’agacent pas seulement les européens, mais également les guet-ndariens qui sont déçus de jeter leurs filets dans des eaux totalement pillées, les ramenant vides des profondeurs de la mer.
« La Mauritanie a ouvert ses vannes, car le gouvernement mauritanien a signé un protocole avec un groupe chinois pour 25 ans. Dans ce protocole le nombre de bateaux ainsi que le nombre d’espèces à pêcher sont illimités, un port est mis à leur disposition » a indiqué le Secrétaire général du groupement des armateurs et industriels de la pêche du Sénégal (GAIPES) en marge des travaux d’une semaine organisée par Greenpeace Afrique sur la pêche durable. A son avis, ses facilités extraordinaires accordées aux chinois doivent amener le gouvernement du Sénégal à revoir la coopération avec la Mauritanie dans ce secteur, soulignant qu’en matière de pêche, la Mauritanie fonctionne sur le principe des quotas « ce qui n’est dans les habitudes des pêcheurs sénégalais, seul le président mauritanien peut accorder une dérogation dans ce sens » dit-il, précisant que toute cet état de fait est la conséquence des relations heurtées entre Nouakchott et le régime de Wade, « c que l’équipe de Macky Sall doit régler pour l’avenir des pêcheurs sénégalais » conclu-t-il.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 22/12/2012{jcomments on}

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