Le gouvernement mauritanien et deux des mouvements djihadistes, opérant dans le nord du Mali, viennent de conclure un accord de paix secret.
Les mouvements signataires sont Ansar Dine et et le Mujao. Aux termes de cet accord la Mauritanie s’engage à s’abstenir à participer à toute action militaire visant à déloger les mouvements qui occupent le nord du Mali et à soutenir les efforts visant à résoudre le problème malien par des moyens pacifiques.la Mauritanie s’engage également à soutenir les droits légitimes des populations d’Azawad dans le cadre d’une solution globale du problème malien.De leur côté, les deux mouvements signataires, s’engagent à ne mener aucune action armée sur l’ensemble du territoire mauritanien et à ne porter aucun préjudice aux mauritaniens vivant sur les territoires qu’ils contrôlent au nord Mali.
Selon des informations concordantes, l’accord signé, vraisemblablement la semaine passée, est le fruit de deux mois d’âpres négociations à travers des échanges de visites entre les deux parties avant de se retrouver sur la même table pour signer l’accord final. Le MNLA, le mouvement à l’origine de la révolte actuelle, qui jouit de solides relations avec le gouvernement de Ould AbdelAziz, a joué, semble t-il, un grand rôle dans le rapprochement des points de vue entre les différentes parties.
Selon d’autres sources, plusieurs Etats concernés par le conflit avaient conseillé à la Mauritanie d’exploiter ses bons rapports avec le MNLA pour faciliter une solution pacifique au conflit malien. La Mauritanie était chargée de convaincre la direction du MNLA de renoncer à revendiquer l’indépendance de l’Azawad et à faire prévaloir la défense des intérêts des populations Azawadi au sein de l’ensemble malien.
Tout indique que la Mauritanie a réussi dans sa mission. C’est ainsi qu’une délégation du MNLA a rencontré le dimanche dernier le médiateur africain chargé du dossier malien, le président bourkinabé Blaise Compaoré, pour lui signifier leur disponibilité à collaborer dans la recherche de solution négociée au conflit du Mali.
La dernière visite d’une haute délégation algérienne à la Mauritanie a mis fin aux divergences entre les deux pays sur la question malienne. La Mauritanie rejoint désormais l’approche de l’Algèrie optant pour une solution pacifique, éloignant ainsi la Mauritanie, de la position française, favorable plutôt à une intervention militaire. Position réaffirmée par le ministre mauritanien des affaires étrangères Hamadi Ould Hamadi, dans une réponse à un journaliste algérien, quant-il dit que « la Mauritanie opte pour une solution négociée avec le gouvernement central malien, garantissant l’unité du territoire malien et les droits des communautés ethniques vivant dans le nord du Mali », « et nous sommes déterminés à continuer la lutte contre ceux qui persistent dans la voie du terrorisme », ajoute t-il.
Plusieurs observateurs pensent que toute solution qui bénéficie à la fois, du soutien de l’Algérie et de la Mauritanie, risque de s’imposer à tous, considérant les positions stratégiques respectives des deux pays par rapport au Mali. Des frontières étendues de chacun d’eux avec le Mali. Une influence incontestable des deux pays sur une bonne partie de la rébellion malienne : le MNLA pour la Mauritanie, en plus de plus de 120 milles réfugiés maliens sur le territoire mauritanien et Ansardine pour Algérie, en plus d’une forte influence algérienne sur plusieurs chefs touareg.
L’accord mauritano-algérien suscite déjà un grand intérêt au sein de la communauté internationale. Said Jennet, le représentant onusien pour l’Afrique Occidentale, déclare que le déploiement militaire se déroule en même temps que la recherche de solution pacifique. Il ajoute que le premier volet facilite souvent la réalisation du second.
Plusieurs chefs militaires occidentaux, comme le général américain Carter, chef d’Africom, accréditent de plus en plus l’option pacifique au détriment du choix de l’action militaire.
Source : Taqadoumy via RimWeb le 11/10/2012{jcomments on}
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