Mauritanie : Gani revit grâce aux restrictions à la frontière avec le Sénégal

(Le marché de Gani. Crédit photo : MLK / Noor Info)

Avec la menace terroriste, la Mauritanie a réduit les points de passage à la frontière avec le Sénégal, tout le long du fleuve du même nom. Gani, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Rosso, est un de ces postes-frontières. 

«La portée de trois maïs à 100 ouguiyas» crie une vendeuse du marché de Gani, à l’approche des passagers descendant de la pirogue arrivant de l’autre côté du fleuve Sénégal.

Les premiers descendus se dirigent vers le poste-frontière de la police, en construction, à cinq mètres du marché.

Depuis quatre mois que ce point de contrôle est devenu l’unique point de passage entre les deux pays dans la zone, Gani, petite bourgade de 1000 âmes à peine, dans la commune de Tékane, retrouve certaines couleurs.

« Les habitants des villages et hameaux environnants traversaient à une demi-douzaine de points pour aller au Sénégal. Avec les restrictions liées aux problèmes de sécurité dans le Sahel, les points de passage ont été considérablement réduits, et contrôlés plus efficacement dorénavant» explique le jeune policier qui contrôle les identités des passagers débarquant de la frêle pirogue.

200 personnes y passent quotidiennement en moyenne. «Les gens ne s’arrêtaient jamais à Gani, à part les habitants eux-même. Maintenant le marché s’est un peu étendu, et les femmes qui revendent leurs aliments rentrent un peu plus tôt chez elles, même avec plus de produits vendus, grâce à ces mouvements entre les deux pays» précise Fatimata Dia, vendeuse au marché, et habitante du village.

 

Les commerçants arrivent

Les boutiques de commerçants, en gros et en détail s’installent juste au bord du fleuve. « Depuis trois mois, quelques comemrçants, certains de gros, se sont installé à Gani, sentant le potentiel commercial nouveau de cette zone » précise Elimane Niang, jeune de Gani, étudiant à Nouakchott. « Les villages environnants traversaient à proximité de Bokkoul côté sénégalais, où un grand marché hebdomadaire a lieu et où les échanges entre les deux pays sont optimaux » continue l’étudiant.

Dorénavant, obligés de passer par Gani, Dagana, côté sénégalais, draine une partie de ces flux commerciaux.

Tous les habitants de Gani ne sont pas forcément optimistes quant à cette ouverture soudaine. « Gani va devenir de plus en plus un noeud d’échanges humains, et la sécurité n’est pas forcément garantie » soutient Seydou, un des habitants, en montrant les briques qui se montent doucement et qui constitueront le futur poste de contrôle de frontières, pour les deux agents policiers.

« Certes il y a une garnison militaire dans la région, mais vu leur relatif éloignement, tout est possible, si quelque devait arriver, avant qu’ils ne puissent réagir » estime Seydou pessimiste.

MLK

Source  :  Noor Info le 29/08/2012

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