La tenue des élections législatives et municipales en novembre prochain ne fait plus aujourd’hui l’objet d’un doute de la part des observateurs politiques avertis,
même si les autorités sont revenues sur les déclarations faites auparavant par le ministre de l’intérieur sur les délais de cette échéance, pour affirmer que les aspects liés à cette consultation électorale fortement sollicitée par la communauté internationale relève des seules compétences de la Ceni.Mais, plusieurs facteurs réunis aujourd’hui concourent à certifier que les propos du président de la république ainsi que ceux de Ould Boilil relatifs à l’irréversibilité de cet échiquier électoral sont loin d’être des lapsus. Si les pouvoirs publics se sont repris de leur ingérence flagrante dans le futur processus électoral tracé par l’accord du dialogue politique entre la majorité présidentielle et l’opposition participationniste, ils ne se sont pas pour autant empêchés de s’activer sur le terrain de la réalité, agissant sur tous les plans pour que ces élections législatives et municipales se tiennent au plus vite possible, avec la forte probabilité de leur organisation en novembre prochain, comme l’avait affirmé certains hauts officiels avant de se rétracter réalisant qu’il y a là une violation des prérogatives de la Ceni fraichement investie dans ses fonctions conformément à l’esprit du dialogue politique convenu entre la majorité présidentielle et l’opposition participationniste. D’ailleurs, plusieurs données conjuguées montrent aujourd’hui cette ferme orientation des autorités pour aller dans une élection fortement sollicitée par la communauté internationale où les chances de l’emporter sans coup férir sont considérables, en raison du désintérêt total manifesté par la COD à ces échéances pour lesquelles l’opposition n’envisage se préparer qu’une fois les choses convenues de manière consensuelle. Une option indiscutable pour le pouvoir, pour le parti Etat et pour la majorité qui s’empressent pour assurer leur plébiscite à ces élections en remportant tous les sièges du parlement ainsi que ceux des conseillers municipaux. La campagne menant tambour battant par des ministres du gouvernement pendant leurs vacances pour vulgariser le bilan du régime pendant les premiers trois années du pouvoir est aussi perçue comme une pièce de conviction de la tenue imminente de ces élections. En refusant également de trop s’investir dans le dossier de la lutte contre l’esclavage, s’abstenant ainsi de toute chasse aux sorcières aux cercles notables réfractaires à de telles mesures, le pouvoir ne fait que découvrir ses intentions tacites d’organiser au plus vite ses consultations dont il est fermement convaincu du soutien de la communauté internationale ainsi que pour montrer à l’opinion que c’est bien la COD qui persiste dans ses contradictions en refusant de se prêter à l’exercice démocratique pour faire valoir sa popularité. L’enrôlement est aussi un facteur mis à contribution par les autorités pour forcer les populations à se faire recenser. La dernière astuce trouvée est celle du ministre des affaires islamiques et de l’enseignement originel qui oblige tout candidat au Hadj 2012 à se faire enrôler, sinon il n’aura pas de passeport pour accomplir ce rite musulman très sollicité par les mauritaniens. Une arme religieuse brandie en cette période du pèlerinage par les autorités pour accélérer les opérations d’enrôlement et par conséquent pour maximiser les chances de la tenue des élections avant la fin de l’année en disposant d’un fichier électoral largement représentatif de la Mauritanie pour aller urnes désigner ses dirigeants.
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 27/08/2012
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