Brakna: Une affectation de médecins qui fait du bruit

(Crédit photo : anonyme)

Les médecins-chefs des départements d’Aleg, de Boghé, de Bababé, de M’Bagne et de Maghta Lahjar désaffectés de leur poste, il ya quelques jours, ne sont pas contents.

C’est le moins qu’on puisse dire. Contrairement à d’autres mouvements, presque quotidiens, du personnel, celui qui vient de toucher ces médecins, comme ceux de l’Adrar, continue de faire couler le peu de salive que nous avons, en ce mois béni de Ramadan. Chacun y va de sa petite explication. Selon diverses sources concordantes, les intéressés ont refusé de passer service à leurs successeurs et se sont tous rendus à Nouakchott, pour ameuter leurs parents influents et plaider leur cause, auprès de leur département. Ils ne ménagent aucun effort pour faire porter le chapeau de leur mutation au ministre de la Santé, via le directeur régional du Brakna, le docteur Anne. Un fonctionnaire de la direction régionale du Brakna n’hésite pas à dénoncer « le caractère ethnico-racial » par lequel on a voulu maquiller leur mutation. Poussant le bouchon, les médecins ajoutent que celle-ci n’obéit qu’à une volonté de se débarrasser des « arabisants ». Des arguments fallacieux et inacceptables, de la part d’hommes qui ont prêté le serment d’Hippocrate. Comment un fonctionnaire d’Etat peut-il refuser de céder sa place ? N’entrave-t-il pas, ce faisant, le fonctionnement d’un service public pour lequel, il faut le rappeler, la force publique peut être requise ? Des questions auxquelles ces fonctionnaires doivent répondre. Mais d’autres questions, fondamentales, surplombent : pourquoi ces fonctionnaires refusent d’être désaffectés, alors qu’ils sont, la plupart du temps, absents de leur poste ? Pourquoi seraient-ils inamovibles, alors que d’autres fonctionnaires bougent ? L’affectation d’un fonctionnaire ne ressort-il pas du droit régalien de l’Etat ?
Face au refus des médecins, celui-ci a pris ses responsabilités, en donnant instructions à l’autorité administrative de superviser la passation de service et d’assurer la continuité du service public. Les médecins contestataires ont, alors, accusé cette autorité d’« avoir forcé les portes de leurs bureaux », une accusation très grave qui mérite des excuses publiques. Une source, proche de l’administration régionale, réplique que celle-ci a le devoir de veiller à la continuité du service public que le comportement des fonctionnaires a perturbé. Par ailleurs et selon toujours les mêmes sources, il est reproché, à certains de ces médecins, leur absentéisme presque chronique et la gestion, peu orthodoxe, des primes de leur personnel.
A M’Bagne, ces primes font, d’ailleurs, couler beaucoup d’encre… Toujours à M’Bagne, on signale que le médecin-chef, connu pour son absentéisme, aurait notifié, par écrit, son refus de collaborer avec l’ADP World Vision. Pourquoi ? L’ADP n’aurait pas accédé à l’une des requêtes du chef de la circonscription médicale. Une attitude qui peut remettre en cause l’appui, ô combien indispensable, de cette ONG internationale au profit des enfants.

Source  :  Le Calame le 08/08/2012

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