Mois béni du Ramadan : L’amnistie sera-t-elle au rendez-vous ?

(Le président amnistiera-t-il Ould Dadde et Biram ? Crédit photo : Le Rénovateur)

Les accordéons politiques ont sensiblement lâché leurs notes surchauffées depuis plusieurs jours, instaurant un climat politique de lassitude devant la persistance de l’impasse politique, malgré les appels intérieurs et extérieurs lancés à l’adresse des protagonistes politiques ennemis pour trouver une issue capable d’apaiser les ardeurs des uns et des autres.

A l’approche du mois béni du Ramadan, cette tension devra connaître son plancher si cette période de grande piété ne sera pas mise à contribution par toutes les parties adverses pour tourner à jamais la page stérile de la confrontation.
Les musulmans du monde entier et de la Mauritanie se préparent à accueillir le mois béni du Ramadan duquel ils sont plus séparés que de deux petites semaines. Un mois qui devra être marqué par un apaisement politique accru entre les protagonistes, après plusieurs semaines de démonstration de force et de lutte sur le pouvoir, sans vainqueur, ni vaincu.
Du côté de la COD, qui a rejeté la feuille de route de Messaoud Ould Boulkheir sans le déclarer publiquement, mais en annonçant d’imminentes manifestations, le ton a baissé d’un cran et des voies parlent même de divergences profondes dans les rangs de cette opposition sur la manière avec laquelle l’élan de contestation devra être suivi avant et au cours du « Chahr Seyyam ». Un mois de piété où le devoir de piété impose dans la tradition musulmane à la trêve des armes. Des moments qui contraignent aussi par un ensemble de facteurs conjugués d’ordre socioéconomiques voire même religieux à rompre totalement avec le train de vie hors Ramadan, pour avoir droit au pardon divin dont les politiques mauritaniens ont le plus besoin, du fait que leur guerre s’est faite plutôt sur le compte du pauvre citoyen. Le mois béni du Ramadan c’est aussi le rendez-vous des mauritaniens avec le discours traditionnel du président de la république adressé à la nation, qui devra sans doute s’inscrire dans un nouveau langage moins emporté et plus réconciliant même si Ould Abdel Aziz reste intransigeant vis-à-vis de ses opposants les plus irréductibles. « Chahr Siyyam » peut sonner aussi d’autres événements de décrispation telles que ces amnisties accordées en ce mois béni par l’exécutif qui peuvent cette année bénéficier à certains détenus à l’instar de l’ex commissaire Mohamed Lemine Ould Dadda, ou encore le leader de l’Ira Biram Ould Dah Ould Abeid et ses codétenus. Deux prisonniers parmi tant d’autres dont la libération est vivement réclamée par l’opinion publique dont le chef de l’Etat est sensé être toujours disposé à satisfaire ses attentes. Ce cas précis vaut plus pour Biram que pour l’ex commissaire pour lequel Paris ne cesse de demander tant de manière officielle tantôt dans les coulisses, la nécessité de la mise en liberté. Pour le leader de leader, le pardon fait précédemment au peuple pour l’incinération de livres malékites doit être pris très au sérieux dans ce mois de tolérance et de recommencement, et où les pieux ont l’occasion sacrée de se purifier de leurs péchés et d’aspirer à une nouvelle vie plus correcte. Ce n’est là que des prévisions qui malgré leurs optimisme exagérées ne sortent guère du cadre de la nature pieuse des grands hommes en ce mois béni du Ramadan.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 10/07/2012

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