{jcomments on}Alors que le parlement mauritanien se penche actuellement sur la possibilité de changer le statut de l’opposition sur proposition des« dialoguistes » issus des quatres formations politiques(APP,El Wiam,Sawab et Hamam) des rumeurs persistantes circulent à Nouakchott sur l’imminence d’un gouvernement d’Union nationale.
Et c’est précisément le président de l’assemblée nationale Ould Boulkheir qui a pris l’initiative depuis quelques jours pour jouer le médiateur non officiel pour convaincre l’opposition radicale à abandonner son projet de destituer Ould Aziz par la rue. Dans cette perspective cette consultation avec le chef du RFD Ould Daddah et le vice-président de l’UFP Ould Bedredine semble être entendue.Pour les observateurs ce ballon d’essai du président mauritanien c’est à dire faire circuler les rumeurs d’un gouvernement d’union nationale est de nature à gagner du temps pour casser la dynamique de la COD et surtout de redistribuer les cartes en faveur des dissidents de la COD en attendant les prochaines législatives et municipales. C’est dans ce sens que les « dialoguistes » d’octobre 2011 ont proposé au parlement d’étudier un nouveau projet qui vise à créer un conseil de supervision des représentants des partis de l’opposition ayant des députés ou des sénateurs au parlement. Au final le chef de file devra appartenir à la plus grande formation de l’opposition. Cette précision annihilerait toute velléité d’une opposition autrement dit out les petites formations voire les grandes qui n’auraient pas de représentativité parlementaire ou municipale. Ce recadrage législatif permettrait à Ould Aziz d’avoir des coudées franches pour limiter les chefs de file tournant de l’opposition mauritanienne qui lui ont causé tant de mal et de pouvoir dialoguer plus facilement avec des interlocuteurs bien précis. A l’approche des prochaines échéances électorales la démarche du leader de l’APP de colmater les brèches suscite des interrogations sur cette campagne d’assainissement de la situation actuelle caractérisée par la grogne sociale et une myopie accentuée du gouvernement de Ould Laghdaf sur la crise politique et économique. Cette offensive est de bonne guerre pour Ould Boulkheir qui a tourné la page de la COD pour se coltiner avec El Wiam et Sawab dans le cadre d’un triumvirat dénommé Convention pour l’Alternance Pacifique ou CAP d’autant plus que ses ennemis de l’intérieur l’ancien ministre Ould Barboss et le syndicaliste Samory Beye entendent eux aussi passer à l’offensive pour créer certainement un APP bis pour être présents dans l’arène politique et électorale prochainement. Tout ça fait désordre dans une opposition devenue un archipel hétéroclite avec d’un côté la COD et de l’autre les dissidents et au centre les attentistes toujours dans l’embuscade en attendant le bon moment pour passer à l’action. A mi mandat de son quinquennat Ould Aziz tente de jouer la carte de l’apaisement pour souffler un peu après une bonne période d’agitation de l’opposition qui souhaite son départ et gagner la confiance des mauritaniens au moment où sa nouvelle politique d’immigration africaine fait grincer les dents sur fond d’accélération de l’enrôlement des populations à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Un sens plus aigu des réalités montre que le chef de l’Etat n’a pas non plus l’esprit tranquille quant à la sécurité des frontières notamment avec le Mali où ses amis touaregs du MNLA se sont installés au Nord avec leurs ennemis islamistes d’AQMI. Un souci de plus pour demander l’unité de tous les mauritaniens. Mais il en faut aujourd’hui plus que des rumeurs de gouvernement d’union nationale orchestrées par l’entourage du président ou non pour sortir le pays de cette impasse .Il est clair que les législatives prochaines sont importantes pour le régime de Ould Aziz pour entreprendre des réformes plus importantes des institutions et pour l’opposition à savoir occuper une place plus importante au parlement et dans les municipalités. L’adoption d’une constitution démocratique voulue par tous les mauritaniens pourrait aider à mieux vivre ensemble et épargnerait le pays à une implosion sociale.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 15/06/2012)
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