Dans une interview retentissante avec le site d’informations tawary.com, Allal Ould El Hadj, membre fondateur de l’Union Pour la République (UPR) a jeté un énorme pavé dans la mare en critiquant le mode de gestion de cette formation politique créée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Pour lui, le parti est allé dès le départ sur une mauvaise pente. Ainsi, durant le premier congrès du parti, ‘’l’investiture des structures dirigeantes a été entachée de pratiques frauduleuses marquées par la censure des voix des congressistes contrairement à ce qui s’est passé durant la mise en place des structures de base qui a été caractérisée par la transparence et la compétition loyale’’. Ce qui, selon lui, a engendré une situation paradoxale où la majorité démocratiquement élue s’est vue marginalisée. Le parti s’est trouvé du coup complètement paralysé et ‘’la mise en place des engagements du Président de la République s’est heurtée à la lourdeur et à l’inefficacité de l’appareil politique auquel revenait le devoir de l’appuyer et d’en constituer le soutien’’. Et Allal de s’interroger : Pourquoi mettrait-on de côté ces cadres quand ils indexent une défaillance en vue de la faire disparaitre ? Quelle est leur faute s’ils s’expriment en toute bonne intention ? Cet état de fait est tout simplement incorrect car il exclut l’autre et comprime arbitrairement sa voix.Pour lui, au lieu de battre en retraite, le parti doit aller au front, défendre ses idéaux et se battre pour le dialogue car ‘’la situation actuelle doit céder place à la cohésion et au dialogue. Les points de convergence doivent être consignés pour être exploités’’. Or, ‘’ce n’est pas ce qui se passe à l’UPR où nous discutons constamment sans que cela soit suivi d’une simple prise de notes. Nos débats d’idées ne donnent lieu à aucun suivi. Il ne devait pas en être ainsi… Ce sont là les règles les plus élémentaires de la formation démocratique qui régit la vie des partis’’
Pour justifier sa position dictée par le seul intérêt du parti, Allal juge qu’il est de son droit, en tant que militant d’une formation politique d’aspirer, tant soit peu, aux réformes qu’il juge utiles pour son pays.’’ Il n’est pas raisonnable qu’à chaque fois que j’exprime mon point de vue et celui de milliers de cadres, on nous traite de gens qui courent derrière des intérêts personnels. Cela est en nette contradiction avec l’esprit du dialogue et de la concertation auxquels aspire chaque militant de parti’’, conclut-il
Pour toute réaction, l’UPR a publié un communiqué laconique dans lequel il met en garde les militants contre ce qu’il appelle les comploteurs de salons. ‘’L’heure n’est plus aux tergiversations, il faut respecter les choix du parti et se ranger derrière ses idéaux pour atteindre ses objectifs’’, peut-on lire dans la déclaration. Les militants (700.000, si l’on en croit son président, plus que les partis communistes chinois et nord coréen réunis) n’attendaient certainement que ça pour se mettre en file indienne et applaudir des deux mains.
Source : Le Calame le 14/05/2012
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