Les jeunes Mauritaniens s’initient à la finance

(Crédit photo : anonyme)

Le gouvernement mauritanien enseigne aux jeunes les principes de la gestion financière, par le biais d’un programme qui vise également à stimuler l’emploi et à améliorer l’économie du pays pour l’avenir.

De jeunes Mauritaniens viennent de participer à Nouakchott à un programme consacré aux finances personnelles, spécialement adapté à la culture unique de leur pays et à la situation économique qu’il connaît.

« Ce séminaire vise à former les participants à la gestion de leur propre argent avant de pouvoir gérer des biens publics », a expliqué Sidi Mohammed Ould al-Sheikh, conseiller technique au ministère de l’Emploi et coordinateur des activités de l’Organisation internationale du travail (OIT) en Mauritanie.

Cet atelier de deux jours, qui s’est achevé le mercredi 26 avril, était organisé par l’OIT, le ministère mauritanien de l’Emploi et l’Espagne.

« Ce cours préparatoire vise à adapter l’éducation financière des jeunes à la situation de la Mauritanie », a déclaré Ould al-Sheikh. Un tel système est déjà utilisé en Europe et aux Etats-Unis, mais il est encore nouveau en Afrique, a-t-il poursuivi.

« Les jeunes ne sont en général pas en mesure de diriger leur propre entreprise, malgré de bons revenus », ajoute-t-il. « Ici, nous formons ces jeunes qui, à leur tour, pourront par la suite en former d’autres. »

Federico Barroeta, représentant de l’OIT, a expliqué que pour son organisation, « une bonne gestion financière de la part des individus et des entreprises est de la plus haute importance ».

« L’OIT continuera à coopérer avec les secteurs concernés par l’emploi et la formation », a-t-il ajouté.

Les participants à cet atelier ont appris les mécanismes de la gestion des actifs privés au travers d’exemples de pays européens, asiatiques et africains.

Bab Ould Bomis, secrétaire général du ministère de l’Emploi, a indiqué que « cette initiative permettra d’adapter les outils de gestion financière à la réalité que connaissent les jeunes Mauritaniens. »

« La gestion financière est indispensable dans notre monde moderne, et elle est l’un des moyens les plus efficaces de renforcer les capacités des gens », a-t-il déclaré à Magharebia.

« Elle permet également de lutter contre la corruption », a-t-il ajouté.

Le gouvernement mauritanien élabore actuellement des stratégies visant à contenir le problème des jeunes diplômés sans emploi et à les inciter à participer à ces cours de formation.

Al-Mostafa Ould al-Hasan, diplômé au chômage sorti du département d’anglais de l’université de Nouakchott, attend impatiemment d’en voir les résultats.

« Ces ateliers sont extrêmement importants, mais des stratégies plus complètes doivent être mises en oeuvre pour intégrer les chômeurs », a-t-il déclaré. « Le gouvernement n’a pas encore tenu ses promesses en matière de création d’emplois pour calmer la colère des personnes au chômage », a-t-il ajouté. « Cela demandera certainement du temps, mais il devra y penser sérieusement. »

Nombre de jeunes partagent cette impatience. Ce séminaire de formation a été organisé au lendemain d’une importante manifestation de jeunes chômeurs. Pour la première fois dans l’histoire de la Mauritanie, des dizaines d’étudiants ont organisé un sit-in devant le palais présidentiel de Nouakchott le 1er avril pour protester contre un chômage endémique.

Taoufik Ould Sidi Ould Bakari, président de la Ligue nationale des diplômés de l’université au chômage, se dit toutefois optimiste quant à l’utilité de programmes tels que cet atelier organisé par l’OIT.

« Ces cours et ces séminaires sont importants pour les carrières des jeunes », a-t-il expliqué à Magharebia.

Et d’ajouter : « Les jeunes sont impatients ; ils veulent tout, tout de suite. Mais le gouvernement devra disposer de plus de temps pour pouvoir résoudre le problème du chômage. »

Raby Ould Idoumou

Source  :  Magharebia le 02/05/2012

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