29° anniversaire des FLAM : la section Flam/Europe de L’ouest rend hommage aux femmes

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Kassataya le 15/03/2012. Dans le cadre de la célébration du 29 ° anniversaire des FLAM (Forces de Libération Africaines de Mauritanie) et de la journée internationale de la femme, la section FLAM / Europe de l’Ouest a organisé une journée, le 8 Mars 2012,  d’ « hommage aux combattantes et militantes de la cause qui ont accompagné le mouvement de sa naissance à nos jours ».

C’est par un hommage appuyé aux femmes que les FLAM section Europe de l’Ouest  ont voulu commémorer et rendre hommage aux femmes du mouvement et à toutes les combattantes pour les droits de l’Homme.

En mettant les femmes au coeur de ce 29° annversaire, les participants souhaitaient retracer et commémorer l’implication des femmes dans le mouvement.

Habsa Banor Sall, membre du Conseil National et membre fondatrice des FLAM, a rendu un hommage émouvant aux veuves, rappelant leur situation et faisant un parallèle entre leur vécu et celui des « Mères de la Place de Mai en Argentine qui campaient devant la Casa Rosada », rappelant que les veuves des disparus des années de purge , à l’instar des femmes argentines, n’étaient pas préparées à ce qui leur est arrivé, qu’elles ont découvert la lutte pour la reconnaissance de leurs morts et disparus. Habsa Banor Sall est revenue sur le parcours du combattant qui fut, et qui demeure le leur : sit in devant les ministères pour exiger des droits de visite, manifestations devant les prisons, interpellations des différents pouvoir, demande de réponses.

La membre du Conseil National a, par ailleurs, rendu un hommage appuyé à « une des figures emblématique et grande militante des droits de l’homme dans son combat contre les injustices de tout bords », Maître Fatimata M’Baye ainsi qu’à d’autres femmes anonymes ou pas, telles que la veuve de Tène Youssouf Guèye, Fama Diop femme d’Abdoulaye Sarr, Aminetou mint el Mokhtar, la présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille, Kadiata Malick Diallo, député, saluant l’engagement politique de ces femmes…

Habsa Banor Sall a aussi profité de cette journée d’hommage aux femmes pour regretter le fossé qui existe entre les discours en faveur de l’implication des femmes et les réalités socio culturelles qui bloquent encore l’accès des femmes à de plus grandes responsabilités, appellant à un changement des mentalités.

Ce fut au tour d’Yvette Adam, militante des Droits de l’Homme, de parler de ses séjours et rencontres avec les femmes et les hommes des camps de réfugiés au Sénégal et au Mali, racontant la précarité de leurs vies de réfugiés, l’exil, la douleur, la recherche de la justice, la dignité des femmes, les mauvaises conditions sanitaires prévalant dans les camps en rapportant des souvenirs d’opérations, par exemple, pratiqués sans anesthésies par manque de moyens….

«Effacer les traces de la prison d’Inal est une façon d’effacer la mémoire  collective » :

Ce 29 ème anniversaire des Flam fut aussi l’occasion de revenir sur le « pélerinage » d’Inal.

Mariem Kane, Présidente de l’Assocaition des Mauritaniens du Fleuve,au cours de son compte rendu de ce pélerinage vers le mouroir d’Inal,est revenue sur les nombreuses tracasseries que les « pélerins » ont rencontré de la part des forces de police et autres administrations. Et s’est interrogée sur l’absence, lors de ce voyage vers Inal, de nombreux déportés.Elle a aussi rendu hommage à Diarry Toumbo et aux veuves des « pendus d’Inal », rappellant que les autorités, en voulant « effacer les traces de la prison D’Inal » ont tenté « d’effacer la mémoire collective », le souvenir des morts.

« Nous ne sommes pas un mouvement ethno sectaire » :

Le Secrétaire général des FLAM section France, Cheikh Dieng,a rappellé, pour sa part, le parcours des femmes dans le combat au sein du mouvement, femmes qui furent, du jour au lendemain, propulsées chefs de famille suite à l’absence des maris. Il a souligné l’importance des combats des femmes et le devoir de commémoration de leur travail et lutte.

Abou Sall, historien, a retracé l’histoire des FLAM, la naissance du mouvement de resistance dans la nuit du 13 au 14 Mars 1983 dans une maison proche du camp de la Garde à la Médina R, et soulignant les débuts de la lutte des FLAM, la création des symboles. Balayant les critiques sur les accusations d’être un mouvement « ethno sectaire », Cheikh Dieng, a expliqué que les couleurs du drapeau sont le noir et le blanc, à l’image des composantes mauritaniennes, que la couleur jaune indique les métis et que le vert symbolise le Sud du pays au travers de sa verdure.

La journée d’hommage aux femmes s’est terminée par un échange entre les intervenants et l’auditoire.

Diallo Saïdou Nourou,

pour kassataya

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