Soudan : le président du Tchad épouse la fille du chef des janjawid

I. Deby Itno (C) lors de son mariage en compagnie d'Omar el-Béchir (D), le 20 janvier 2012. © Ashraf Shazly/AFPLe président tchadien Idriss Deby Itno a épousé vendredi la fille du chef présumé de la milice janjawid au cours d’une cérémonie à laquelle a assisté le président soudanais, Omar el-Béchir, accusé de crimes de guerre au Darfour.

Ni le président Deby ni la mariée, Amani Moussa Hilal, n’étaient présents à la cérémonie religieuse organisée dans un hôtel de luxe de Khartoum, selon un photographe de l’AFP.

Amani, fille du chef réputé des janjawid Moussa Hilal, est arrivée après la cérémonie. Vêtue d’une robe blanche de mariée, elle a rejoint un millier d’invités pour une fête animée par des chanteurs soudanais.

En 2003, des rebelles du Darfour se sont soulevés contre Khartoum et se sont retrouvés confrontés aux janjawid soutenus par le gouvernement, entraînant une guerre qui a fait au moins 300.000 morts selon l’ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.

La Cour pénale internationale a ouvert une enquête pour « génocide ». Six suspects, dont le président Béchir sont actuellement poursuivis dans le cadre de l’enquête de la CPI sur le génocide au Darfour. Moussa Hilal n’en fait pas partie mais il fait l’objet de sanctions de l’ONU.

Le ministre de la Défense, Abdelrahim Mohamed Hussein, également recherché par la CPI, faisait aussi partie des invités.
Amani Moussa Hilal, récemment diplômée de l’université, était représentée par M. Béchir lors de la cérémonie présidée par un cheikh soufi.

Amélioration des relations

Les raisons de l’absence de M. Deby n’étaient pas claires.

Les forces insurgées de M. Deby avaient trouvé refuge au Darfour voisin avant qu’elles ne renversent le président du Tchad, Hissène Habré, en 1990. M. Deby dirige depuis ce pays parmi les plus pauvres au monde.

Bien que le Tchad et le Soudan se sont accusés ces dernières années de soutenir les rebelles luttant contre leur régime respectif, leurs relations se sont améliorées ces deux dernières années.

Le Tchad a ainsi refusé d’arrêté M. Béchir lors d’une visite dans le pays, les 7 et 8 août 2011. Le Tchad est devenu signataire du statut de Rome, fondateur de la CPI le 1er janvier 2007 et avait donc l’obligation d’arrêter M. Béchir sur son sol.

Source: AFP via tchadonline.com

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