Tous ceux qui ont suivi la cérémonie d’installation de la commission chargée du suivi des résultats du dialogue entre la majorité renforcée (par quoi) et une partie de l’opposition (quelle opposition ??) ont été surpris de voir que ladite commission n’est, en fait, qu’une constellation de l’ex-bureau exécutif de l’ex-PRDS.
En effet, excepté Korera Issagha et Ahmed Ould Abdallahi de l’APP, tous les autres membres du « comité » sont issus du rang de l’ex-parti-Etat ou des partillons qu’il couvait. Ce sont, pour la plupart, des anciens ministres de Ould Taya, ses anciens ambassadeurs, ses anciens directeurs de campagne, ses anciens administrateurs de finance, ses anciens applaudisseurs, ses hommes de mains.
Ainsi, la théorie du monologue se confirme. Ce dialogue qui n’avait réussi qu’á diviser l’opposition en mille morceaux, ou du moins à désolidariser Messaoud Ould Boulkheir de ses compagnons historiques, n’a été, en réalité, qu’une occasion pour l’ossature politique du système dictatorial renversé en 2005 de se retrouver et de réactualiser les mécanismes désuets de l’appareil. Les mêmes combines de 1991 sur la constitution seront reconduites. Les mêmes astuces maladroites pour verrouiller les institutions seront remises au goût du jour. Le même rejet systématique de la traduction dans les faits de la diversité du peuple mauritanien, avec tout ce qu’elle comporte comme obligations et devoir de partage équitable des responsabilités, des richesses et des biens de la Nation, sans aucune forme de discrimination sera toujours le non dit consensuel entre les ténors du système. Et ceci ne surprend point tous ceux, parmi les Mauritaniens, qui connaissent les caïmans du PRDS qui ont menti à leur peuple, trahi la Mauritanie et bradé ses ressources en adoptant la gabegie comme règle de vie et méthode de gestion ! Qui ne se rappelle pas de ce parti aux mille bras qui ratissait large et qui maintenait le pays tout entier dans son escarcelle ?
Aujourd’hui, que tous les segments du système pourri se retrouvent autour de l’un des produits du système, le Président Aziz, a sans nul doute était floué.
L’homme qui avait dirigé, brio qui suscite l’envie, deux coups d’Etat, et qui a été élu d’emblée au premier tour d’une élection présidentielle à laquelle participaient l’ensemble des leaders de l’opposition, n’est finalement pas parvenu pas s’émanciper de la tutelle des tenants du système. Pourtant, il avait cassé les vertèbres du Mammouth en 2005 par l’astuce des indépendants. Ensuite, il z réussi peu ou prou à assommer la bête durant la fronde de 2008 en axant sa campagne sur une opposition acharnée contre » le retour des symboles de la gabegie ». A peine la situation stabilisée, voilà que les symboles de la gabegie revenir pour réoccuper leur place sur la scène publique. Et Ould Abdel Aziz, emporté par » la vague « , ressuscitera des personnes, depuis longtemps mortes dans les registres des banques et dont les stèles funèbres gisent dans un célèbre cimetière pour échapper au paiement de leurs créances. Ces personnes se trouvent même revigorées en devenant les éminences grises du régime. Elles commencent d’ailleurs à faire la pluie et le beau temps.
Les Mauritaniens ont bien expérimenté les « talents » de négociateurs de ces personnes. Hier, celles-ci avaient négocié á Dakar, signé à Nouakchott devant le monde avant de se rebiffer, de longs mois durant et renier leurs engagements, crucifiant ainsi leurs signatures et décrédibilisant, au passage, toute parole pouvant émaner de leur fameux « pôle ».
Aujourd’hui, ces mêmes personnes, qui ont d’abord le souci de maintenir les mensonges et les mesquineries du système qui les entretient, ont « discuté » à Nouakchott et pris le minimum d’engagements qu’elles se proposent de respecter. Les Mauritaniens ne se font aucune illusion, car ils savent que seul le souci de prolonger la vie de ce système honni est l’objectif stratégique de cette clique qui s’est même payée le luxe de s’accaparer un certain Messaoud au grand dam de la Mauritanie…
Amar Ould Béjà
Source : L’Authentique le 02/11/2011
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