Mauritanie : la tentative de manipulation politique de Ould Abdel Aziz pointée par les observateurs

En intégrant le parti Ribat l’ancien président mauritanien ne balaie pas d’un coup ses difficultés sur la scène nationale et judiciaire. Ce rapprochement de Ould Abdel Aziz avec un ex-dissident de l’IRA est considéré comme une manipulation politique qui vise à détourner l’opinion publique de son inculpation.

Secret de polichinelle. Saad Ould Louleid qui dirige aujourd’hui le parti Ribat est un dissident du parti abolitionniste de l’IRA. Son arrestation avant sa condamnation pour un an de sursis pour « appartenance à une organisation non autorisée » est un coup du pouvoir pour diviser l’IRA le mouvement abolitionniste devenu gênant et puissant sur la scène nationale au moment où Ould Aziz entamait son deuxième mandat en 2014. Sept ans après et dans un autre contexte politico-judiciaire ce rapprochement de l’ancien président est une fausse sortie de ses ennuis avec la justice.

Il s’agit d’un tapage médiatique pour détourner l’opinion publique de la procédure judiciaire en cours. Une pure manipulation politique dont il a le secret pour faire parler de lui en gardant le cap jusqu’à son procès. A défaut de récupérer l’UPR, le parti de la majorité et de rallier le parti unioniste démocrate socialiste suspendu pour tenue de congrès illégal, Ould Aziz ne démord pas en adhérant cette fois-ci à un parti qu’il a contribué à mettre en place pour gouverner tranquillement.

C’est son registre de cynisme politique qu’il vient de réussir cette semaine sur la scène médiatique. Pour les observateurs c’est même un scandale de la république pour un ancien chef d’état qui prend la liberté d’écrire une lettre à ses concitoyens pour reconstruire le pays après avoir pillé toutes ses richesses avec son clan familial et ses proches comme en témoignent les biens gelés pour le moment par la justice et estimés à plus de 41 milliards dont plus de la moitié lui appartient. C’est une imposture de traiter le régime de Ould Ghazouani de népotisme et de clientélisme alors qu’il est accusé de corruption d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent. Des crimes économiques et financiers qui lui valent aujourd’hui d’être placé sous contrôle judiciaire strict.

Cette stratégie de victimisation constante est contre productive sur l’arène politique pour un ancien président devenu en quelques années le plus riche des dirigeants africains de la sous-région.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 12 avril 2021)

 

 

 

 

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