ALAKHBAR (Nouakchott) – « La nouvelle orientation du mouvement Touche pas à ma nationalité: Touche pas à ma nationalité ne se contente pas de dénoncer les recensements (…) », selon son coordinateur, Abdoul Birane Wane qui s’exprimait lors d’un meeting hier devant la nouvelle maison des jeunes à Nouakchott.
Il a précisé qu' »on va commencer par le partage du pouvoir. Un président de la communauté arabo-berbère, un premier ministre arabo-berbères, les quatre cinquièmes du gouvernement tous arabo-berbères. Nous ne pouvons plus accepter. Si un jour un maure est président, un noir doit être premier ministre et vise versa ».
En plus, « nous avons une assemblée nationale qui compte 95 députés. Pour ces 95 députés, il n’y a que 13 noirs(…)Le découpage électoral est mal fait. Pour être élu député à Birmoghren, il suffit d’avoir 750 voix, alors que pour être député à Sélibaby, il faut avoir 8600 voix(…) Tant que nous sommes une minorité à l’Assemblée nationale on va toujours voter des lois qui nous discriminent », a-t-il ajouté.
Le coordinateur a évoqué « un troisième point: le pouvoir judiciaire. Tous les magistrats sont issus de la même communauté arabo-berbère (…) Nous allons parler également du problème de nos terres que nous avons héritées de nos ancêtres. Nous n’allons pas accepter que ces terres soient vendues à des hommes d’affaires arabes. Nous demandons aussi que les langues nationales soient enseignées au même titre que la langue arabe », a-t-il estimé.
Pour Abdoul Birane Wane, « Ils ont propulsé la terreur et se sont rendus compte qu’il y a des hommes qui sont prêts à tout (…) Ils ont essayé de donner de l’argent, nous avons montré qu’il y des hommes qu’on ne peut pas acheter. Il essayent de semer la zizanie entre les leaders de Touche pas à ma nationalité et la base; en faisant croire que les leaders ont été reçus par le président de la République. C’est faux. Nous disons ici que nous n’allons jamais négocier avec des autorités qui tirent à balle réelle sur un enfant ».
Outre, le coordinateur a affirmé qu’ils veulent « faire croire que nous ne sommes pas mauritaniens, parce que tous simplement nous sommes des noirs. En réalité, ils ne connaissent pas l’histoire de la Mauritanie (…) Il y des milliers d’années ce qu’on appelle aujourd’hui le Sahara était peuplé par des populations noires qui ont quitté le nord pour s’installer au sud. Les premiers grands empires, qui ont existé en Afrique de l’ouest sont des empires noirs. Tout le monde connaît l’empire du Ghana (…) La Mauritanie est assise sur la capitale de l’ancien empire du Ghana qu’on appelait Coumbie Saleh ».
« Cette situation d’injustice, de racisme et de ségrégation sont des germes semés depuis l’indépendance et qui continue aujourd’hui (….) En 1989, plus de 120 milles mauritaniens ont été déportés au Sénégal et au Mali. Et le ministre de l’intérieur dit qu’il n’y a eu jamais de déportés au Mali (…) En 2011, c’est la déportation administrative. Une manière intelligente. Ils veulent tout simplement nous priver de notre nationalité mauritanienne », a-t-il raisonné.
« Nous n’arrêterons jamais tant que nous n’avons pas la victoire. On ira jusqu’au bout. Rien ne nous arrêtera. Aujourd’hui nous sommes en train de mener une révolution (..). C’est un combat que nous menons (…) Un combat de la justice contre l’injustice, un combat pour la démocratie face à la tyrannie », a précisé Abdoul Birane Wane.
Source: Alakhbar
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