PSPVN : Réussite pour le MEDD, mise en scène pour le Président de la République

La deuxième phase du Programme Spécial de Protection de la Ville de Nouakchott (PSPVN) a été lancée vendredi dernier par le président de la République. Ce programme, qui devait continuer jusqu’en 2013, va s’arrêter en 2011.

Pour la première phase de l’opération, les responsables du ministère chargé de l’environnement et du développement durable (MEDD), parlent de réussite avec un taux de reboisement de plus de 80%. Il est seulement questions de « quelques ratés » qui seront corrigés. Le bilan fait par le président de la République est tout autre.

Au moment de la cérémonie de lancement vendredi, il a déclaré à l’AMI : « je tiens à exprimer mes remerciements à tous les citoyens pour leur présence massive et l’effort qu’ils ont consenti en faveur de la réussite de cette opération, effort dont j’ai le regret de constater qu’il n’a pas donné le résultats attendus. C’est ça mon constat, je l’ai dit directement aux responsables et techniciens du département de l’environnement. Cela résulte du fait que les citoyens venus massivement contribué à ce devoir national n’ont été initiés aux techniques de reboisement.»

Mohamed Yahaya Ould Lafdal, Directeur de la programmation, de la coordination et de l’information environnementale.
« Des ratés à cause du manque de formation… »
Cette opération a démarré en aout 2010 pour une durée de 4 ans. Il s’agit de 2000 hectares à fixer et à reboiser avec 02 millions d’arbustes. En 2010, il y a eu la fixation de 500 hectares et le reboisement d’a peu près un peu mois d’un millions de plants. Les évaluations faites au mois de juillet ont mis en évidence que les arbustes ont poussée à 82%. C’est visible sur les sites reboisés l’année dernière. Un taux de reboisement plus de 80%, c’est une réussite. Il est cependant évident qu’il y a eu des ratés à cause du manque de formations sur les techniques de plantation d’arbres. Le ministère, avec ses techniciens a œuvré pour corriger les imperfections constatées dans le reboisement fait par les populations, l’armée, les partis politiques et d’autres acteurs sectoriel. Maintenant, nous ne sommes plus dans cette logique. Nous nous attaquons maintenant aux objectifs de 2011. La durée du projet a été écourtée. Le programme va s’arrêter à la fin de cette année. Autrement dit, ce qui devait être fait en 2012 et 2013 a été condensé e en 2011. Il s’agit donc aujourd’hui de lancer le reboisement de 1500 hectares. Et, l’opération va continuer jusqu’au 31 octobre.
Le programme a été condensé car les autorités ont estimé que toutes les conditions sont réunies pour atteindre le plus rapidement les objectifs fixés. Il n’y a en effet pas de problèmes de stock au niveau des pépinières, pas de problèmes de mobilisation des acteurs non plus. Donc rien ne justifie d’attendre jusqu’en 2013.
Par ailleurs, la phase littorale du programme est au niveau de la conception et des études. Le programme dans sa composante continentale va donc prendre fin en 2011. Mais la composante littorale qui a démarré avec des activités pilotes sur certains sites, va continuer à travers des ouvrages de génie.

Mohamed Ould Abdel Aziz :
« L’erreur incombe aux responsables du projet et aux organes de presse… »
 » D’emblée, je tiens à exprimer mes remerciements à tous les citoyens pour leur présence massive et l’effort qu’ils ont consenti en faveur de la réussite de cette opération, effort dont j’ai le regret de constater qu’il n’a pas donné les résultats attendus. C’est ça mon constat, je l’ai dit directement aux responsables et techniciens du département de l’environnement. Cela résulte du fait que les citoyens, venus massivement, contribuer à ce devoir national n’ont été initiés aux techniques de reboisement.
Malgré l’effort considérable des citoyens, les services concernés n’ont pas pris les dispositions nécessaires pour l’exploiter à bon escient pour assurer la réussite de l’action. L’erreur incombe ici aux responsables du projet et aux organes de presse, notamment les journalistes de la télévision et la radio qui n’ont pas sensibilisé les citoyens sur les techniques appropriées de reboisement.
Ce projet est coûteux aussi bien pour l’Etat, le peuple et le citoyen mauritanien, partout où il se trouve, qu’il soit à Bassiknou ou Bir moghrein. C’est un bien du peuple et des ressources appartenant à tous les mauritaniens que nous devons empêcher leur gaspillage. Après cette visite, j’ai remarqué qu’il y’a beaucoup des mises en scènes sur la télévision nationale pour démontrer des réalisations fictives. Beaucoup d’arbustes étaient plantés sans dévoiler le sac plastique ce qui les empêches à pousser. Ce genre de négligence n’est pas récent et remonte à plusieurs décennies.
A cette occasion, j’adresse un appel à tous les citoyens pour qu’ils fassent preuve de sérieux et de dynamisme et de s’engager volontairement dans cette opération patriotique pour l’intérêt national, celui des générations futures et pour garantir la continuité de l’Etat mauritanien.
Si nous ne faisons pas ce travail nous serost submergés par les dunes de sables, bien que nous disposons les moyens nécessaires d’y faire face. Il suffit de travailler sérieusement et rompre avec les mises en scène sur les médias. Le citoyen doit mener le reboisement correctement et dévoiler le sac plastique qui couvre l’arbuste. Tout le monde doit préserver les arbustes et ne pas marcher la dessus. De même pour les forêts et les ceintures ainsi que les investissements pour lesquels le peuple mauritaniens a dépensé ses propres biens.
Le ministère doit tirer les leçons du passé et évaluer la première phase pour éviter les erreurs, sachant le projet est dans sa 2ème année et des lacunes de la première année sont répétées cette année. La responsabilité dans cela est attribuée aux cadres du ministère qui n’ont pas éclairé les citoyens sur les erreurs commises.
Les organes de presse, la télévision, la radio et les journaux doivent eux aussi chercher à identifier les insuffisances et s’acquitter de leur rôle dans la sensibilisation sur le intérêt du reboisement et les techniques adaptées pour son succès. Il revient à tous, jeunes et adultes d’appréhender ces techniques qui sont simples et sans leur maîtrise tout progrès est irréalisable.
J’invite tous à davantage d’efforts pour la réussite de cette opération de grande portée nationale et aux médias de faire moins de complaisance, de s’abstenir de glorifier le Président de la République et mettre l’accent sur des résultats tangibles contribuant à la construction nationale.
Les journalistes doivent descendre sur le terrain, recueillir les témoignages des autorités concernées, chercher la réalité et évaluer la première phase du projet pour ressortir ses forces et ses faiblesses et publier tout ça en toute liberté. Si la version avancée par les autorités concernées s’est avérée contre la réalité, les média doivent le préciser.

Source  :  Le Quotidien deNouakchott le 18/09/2011

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