Manifestation du mouvement « Touche pas à ma Nationalité » : heurts et affrontements avec les forces de l’ordre

KASSATAYA. Dès 11 Heures du matin ils étaient environ 1000 manifestants à s’ébranler pour la manifestation appellant à l’arrêt du recensement. Leurs slogans « Touche pas à ma Nationalité « , « arrêt définitif des opérations de recensement « , « Non à ce recensement raciste », « La Mauritanie nous appartient tous »…

Partis de la Polyclinique ils se sont dirigés vers le Carrefour de Mauripost où des élèments des forces de police les attendaient.

Ces dernières ont bloqué le cortège, interdisant aux manifestants de se diriger vers la Présidence et leur ont intimés l’ordre de se dissoudre.

La situation s’est alors brusquement tendue quand les organisateurs de la manifestation ont refusé d’optempérer et ont décidé de poursuivre en direction de la Présidence. La police a alors usé de gaz lacrymogènes pour disperser la foule déterminée à poursuivre vers la Présidence. Selon des témoins sur place certaines personnes se seraient évanouies. Se sont ensuivies des échauffourées violentes opposant manifestants et forces de police. Des policiers ont même poursuivi des manifestants qui s’étaient réfugiés dans une maison de l’Ilôt A et, en cherchant à entrer dans la maison afin de les arrêter, se sont heurtés aux habitants de la maison qui leur ont refusé l’accès de l’habitation, ce qui a provoqué, là encore, des heurts. Selon plusieurs sources plusieurs blessés parmi les manifestants ont été conduits à l’Hôpital.

Les forces de police ont alors procédé à plusieurs interpellations :  » Nous étions, des camarades et moi, dans une voiture  »  a raconté à Kassataya Thierno Diallo, membre du Mouvement,   » Les forces de police nous ont arrêtés puis nous ont conduits devant l’Hôtel Mercure où stationnaient 5 ou 6 véhicules de Police. Il y avait là comme un QG et plusieurs officiers. Je me souviens du nom de 2 officiers supérieurs , le commandant M’Bodj et le commandant Hadramy. Nous avons été interrogés sur nos identités. J’ai vu un manifestant être maltraité par des policiers un peu plus loin. Les policiers étaient trés énervés. Après nous avoir confisqués nos appareils photos et effacé toutes les vidéos ou photos prises de nos téléphones portables, les policiers nous ont d’abord emmenés au Commissariat du 4°, puis de nouveau acheminés au Comissariat Central. Puis nous avons été libérés « .

En fin d’après midi une réunion d’urgence de la Coordination « Touche pas à ma Nationalité  » est prévue au siège du mouvement au 5°.

« Nous allons réfléchir à la poursuite du mouvement  »  a expliqué Thierno Diallo par téléphone « et voir quelle suite donner aux évènements de la journée. Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités nous ont empêchés de manifester devant la Présidence alors que tous les jours il y a là bas des sit in de 2 ou plusieurs personnes au sujet de tout et n’importe quoi! Nous sommes plus déterminés que jamais à poursuivre et à protester contre ce recensement que nous estimons baclé et raciste».

Par ailleurs, en marge de la manifestation, plusieurs journalistes, selon des sources concordantes, auraient été arrêtés : il s’agit de Diop Mohamed d’Al Akhbar et de Djibril Diallo de Taqadoumy.

MMD

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