L’Aid El Fitr se prépare déjà à Nouakchott

Il fait chaud en ce moment à quelques jours de la fin du mois béni du ramadan qui commence à s’émousser légèrement dans les esprits et dans les activités des fidèles musulmans. Un seul souci les préoccupe maintenant: préparer la fête de l’Aid El Fitr.

 

 

 

Du coup teinturières, tailleurs et cordonniers n’ont plus le sommeil depuis plus de deux semaines. Chacun s’affaire à un rythme effréné de travail, de jour comme de nuit, pour pouvoir livrer à temps ses commandes. Idem pour les salons de henné, de coiffure, les boutiques cosmétiques et autres lieux d’attraction qui se remplissent timidement de clientes. Pourquoi cette chaude ambiance dans les marchés et autres lieux d’attraction ? Sans doute que dans quelques jours la communauté musulmane va fêter la fin du mois béni du ramadan. Les signes annonciateurs de l’évènement sont là puisque tous les marchés grouillent de monde dans les préparatifs de la fête. Le phénomène est visible au marché de la capitale, à El Mina et à Sebkha. Mais même si les magasins sont pleins à craquer de produits destinés à la fête de fin de ramadan, les marchandages ne sont pas toujours au rendez-vous entre commerçants et acheteurs. Pour l’heure, seuls quelques clients préventifs font encore leurs achats pour s’éviter les bousculades des derniers jours où les marchés seront pris d’assaut et les prix multipliés par trois. Pourquoi les marchés tardent en ce moment à être encombrés ? La réponse coule de source. Selon Abdellahi Ould Amar, vendeur de tissus basins de différentes qualités au marché de la capitale, cette situation est consécutive au retard de paiement des salaires des travailleurs du secteur public et privé. Pour lui le gros des acheteurs n’est pas encore venu mais a espoir qu’ils ne tarderont pas à fréquenter assidûment le marché pour faire leurs emplettes d’avant Aid El Fitr.
Le constat est le même pour ce qui concerne les salons de coiffure tout comme les boutiques cosmétiques. L’affluence tarde à être au rendez-vous des préparatifs de fête. Chez Zeïnabou, dont les locaux sont à quelques pas du dispensaire d’El Mina, ce n’est pas encore la grande affluence des grands jours. A peine trois jeunes femmes bien installées au frais du ronronnement d’un ventilateur, se font traiter les cheveux. « Ici les femmes attendent toujours le dernier moment pour se manifester. C’est ainsi que cela se passe chaque fois à l’approche de l’Aïd El Fitr et l’Aïd El Kébir », renseigne Zeïnabou. A la question de savoir si le métier de coiffeuse est rentable, elle reconnaît sourire aux lèvres par l’affirmative, précisant que pendant les fêtes, cérémonies de mariages ou de baptêmes, elle réalise de bonnes opérations. Quant à Abou Sarr, vendeur de produits cosmétiques, lui se désole de la rareté des clients à quelques jours seulement de la fête. A l’en croire les gens sont plus préoccupés par le manger et la crise économique ». Pour lui les temps ont bien changé puisqu’il n’y a pas encore longtemps, il était pressé de voir les fêtes arriver pour faire de bonnes affaires. « Aujourd’hui ces temps sont révolus», explique t-il. En outre, les préparatifs offrent une autre tournure ailleurs. Chez les tailleurs, par exemple, les minutes sont précieuses. Demba Traoré, tailleurs de son état au marché de la Sebkha ne dispose presque pas de temps pour répondre à nos questions. Le tailleur visiblement fatigué, laisse trahir son déficit de sommeil pour nous avouer qu’il n’a pas dormi de la nuit. « C’est un rituel permanent depuis quelques jours. Je continue de travailler ainsi rien que pour éviter des problèmes avec mes clients. Surtout que je taille à ces occasions de fête pour l’étranger et parfois pour certaines autorités.
En attendant l’heureux évènement, les ménages se plaignent de la hausse du prix des denrées de première nécessité, surtout de la viande. Mme Rouiyata intercepté chez le boucher du coin au marché de la Sebkha, fulminant contre celui-ci, estime que le kg de viande lui a été cédé à 1400 ouguiyas. Raison pour laquelle, explique t-elle, beaucoup de ménages ont jeté leur dévolue sur les poulets de chair.

 

Reportage Moussa Diop

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 25/08/2011

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page