Campagne Rizicole 2011 au Gorgol : Les paysans paient le tribut

Les autorités du ministère du développement rural auraient donné l’ultimatum aux paysans des Périmètres Pilotes du Gorgol de payer la totalité de leurs arriérés de redevances avant le 20 juillet courant, faute de quoi, leurs parcelles leur seraient purement et simplement retirées.

 

 

Cette information parvient de la capitale du Gorgol où les paysans inquiets attendent de pieds ferme l’arrivée d’une délégation ministérielle.

Depuis 2009, les populations de Kaédi, n’ont pas exploité les deux périmètres rizicoles pour cause de réparation. En 2011, alors que les travaux étaient en cours, les autorités compétentes de la Sonader ont autorisé l’exploitation du périmètre. Mais face à cet empressement, la majorité des exploitants, pourtant très nécessiteux, s’était opposée à cette campagne bâclée : « nous avons attendu pendant deux ans, nous souhaitons attendre encore afin que la totalité des travaux soient finalisée » avait déclaré M Thiam l’un des dirigeants des paysans.
Apparemment les services compétents du développement rural auraient profité d’une promesse électorale du chef de l’Etat pour forcer la mise en œuvre d’une campagne dont l’échec était programmé. Si par cette campagne forcée le président de la république voulait honorer l’une des promesses les plus importantes aux yeux des populations de Kaédi, d’autres se sont encore une fois précipités pour sauter sur l’occasion et entraîner le paysans dans une campagne incertaine alors que l’entreprise chargée des travaux elle aurait dégagée toute responsabilité. « la plupart des ouvrages de vidange n’étant pas terminés, les eaux de pluies ont facilement inondé le périmètre.» a déclaré cet exploitant septuagénaire.
D’après les différents avis, seules quelques rares parcelles situées sur le rebords élevés du périmètre ont échappés alors que l’écrasante partie du périmètre a été soit non exploité ou inondé. Malgré les rapports et les déclarations rassurants de la part des services du développement rural, la campagne rizicole 2010 /2011 au Gorgol serait loin d’être satisfaisant. « Au lieu d’être assister, on nous demande de payer nos arriérés a moment où nous n’avons plus rien à donner à nos enfants » a laisser piteusement entendre B. Konaté, l’un des premiers exploitants du PPG. Il est regrettable de voir ces importants périmètres rizicoles dans lesquels l’état continue d’investir des millions d’ouguiyas et qui devait être les principaux leviers de notre économie rurale se transformer en jardin de culture de pauvreté et de promiscuité. L’enjeu est tellement énorme qu’il est grandement temps de mettre fin aux agissements des responsables y compris certains soit disant représentants des paysans qui n’ont d’autres soucis que des s’enrichir sur le dos de leur pays en exploitant les pauvres.
Voilà que depuis trois ans, plus de 60.000 populations vulnérables (les paysans et leurs familles) sont affectées par le manque d’exploitation de leur principale source de revenus dans un silence quasi absolu. Seul le Président de la république a fait un geste à l’endroit de ces populations mais force est de constater que même ce don présidentiel n’a pas échappé au détournement.

Mpaly

Source  :  Le Rénovateur le 18/07/2011

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