Le mouvement «Touche pas à ma nationalité » continue de manifester, pour dénoncer les grosses irrégularités qui caractérisent l’opération d’enrôlement, menée depuis quelques semaines par les autorités sur toute l’étendue du territoire,
malgré le puissant et large élan de contestation de ce recensement par les partis politiques e les organisations de la société civile.Le mouvement « touche pas à ma nationalité » a organisé la semaine dernière une manifestation devant le Centre d’ Accueil des Citoyens de Tevrag Zeina.
Objectif : dénoncer les abus de la commission chargée de recenser les citoyens. Brandissant le drapeau national et des slogans, les mécontents se sont présentés au public qui leur a témoigné une certaine sympathie pour la juste cause qu’ils défendent, affirmant qu’ils sont noirs et mauritaniens, opposés à leur l’exclusion, condamnant la volonté étatique de bafouer leur droit à la nationalité, accusant le régime d’avoir encore divisé la Mauritanie. Devant une présence modeste de la police, un manifestant crie : «Si des cartes d’identités ont été fraudées, ce n’est pas de notre faute, mais de celle de la police qui les a délivrées ». Puis un autre de renchérir : «La constitution exclue les noirs, les wolof, les soninké, la peuls. Pourtant, on n’a pas à inquiéter les centaines de maghrébins et de sahraouis qui ne sont pas mauritaniens et détiennent la carte d’identité nationale.» A ses côté, un troisième martèle : « Les membres de la commission, chargée de recenser les citoyens, ne sont pas plus mauritaniens que nous. Ils ne peuvent pas décider de notre identité. Nous existons depuis 1903, et nos parents ont versé leur sang pour la patrie ». Et ce dernier de conclure «Recensez les citoyens au même pied d’égalité, sinon nous allons nous coucher sur votre chemin.» Cet enrôlement se « fait d’une manière injuste, soit disant que certains patronymes tels que Diop et N’Diaye ne sont pas mauritaniens donc, si le Mouvement Touche pas a ma Nationalité ignore ce cas , demain ils diront que Ba et Diallo ne sont pas aussi mauritaniens », affirme le porte parole du mouvement Abdoul Birane Wane, ajoutant qu’il y a « une complicité de certains cadres ou leaders noirs qui refusent de partager cette cause pour des raisons égoïstes ». A savoir que c’est notre troisième sit-in, indique Wane .en précisant qu’ils vont « continuer la lutte jusqu’à ce que leur appel soit entendu par le gouvernement ».
Source : Le Rénovateur le 16/07/2011