Ould Hanane à Kassataya : « c’est un régime individuel avec un individu qui agit en tant que tel et qui tend vers une dictature ».

ould_hananaKASSATAYA, 13 juin 20011- Le parti Hatem dirigé par l’ancien leader des cavaliers du changement et candidat aux deux dernières élections présidentielles en Mauritanie a annoncé, au cours d’une conférence de presse, son départ de la majorité présidentielle.

 Hatem claque la porte pour dénoncer le manque de concertation et la gestion unilatérale des affaires par l’UPR. Interrogé par Kassataya, Salah Ould Hanane confie qu’ils avaient rejoint la majorité depuis trois ans mais qu’ils sont dans l’obligation de partir parce que « nous n’avons plus d’espoir ». « C’est un régime individuel avec un seul individu qui agit en tant que tel et qui tend vers une dictature que nous ne pouvons accepter » a-t-il poursuivi.  A la question de savoir si c’est avec l’UPR que le dialogue était impossible, Ould Hanane a répondu à Kassataya en souriant que lors d’un entretien au palais présidentiel, M. Ould Abdel Aziz lui avait dit : « le président du parti majoritaire est là présent, demandez-lui si je prends son avis ». Dans un entretien accordé au magazine  Jeune Afrique (N°2588-2589 du 15 au 28 Aout), M. Ould Abdel Aziz disait devoir tout contrôler lui-même. M. Ould Hanane conclut en disant que « la politique du gouvernement est un échec sur tous les plans et nous avons perdu tout espoir d’établir tout dialogue avec lui ».

L’arrivée de Hatem dans le giron de l’opposition intervient  après celle du parti Tawassoul dirigé par Mohamed Jemil ould Mansour également candidat à la dernière présidentielle en Mauritanie et qui avait pris ses distances d’avec l’opposition sans pour autant intégrer la majorité.

Il y a quelques jours des personnalités éminentes de la scène politique mauritanienne avaient également fait défection. Parmi eux le député Baba Ould Sidi ou encore celui de Nouadhibou El Ghacem Ould Bellali qui a rallié depuis, le parti El Wiam présidé par Boidiel Ould Hoummeid, figure emblématique de l’ère Ould Taya.

La majorité présidentielle avait été traversée par des remous lors des investitures pour le dernier renouvellement partiel du sénat. Des leaders mécontents de la majorité avaient introduit des listes dissidentes qui compromettaient les résultats de l’UPR, principal parti de la coalition qui soutient le pouvoir mauritanien. L’élection avait été reportée sine die.

Les électeurs mauritaniens se rendront aux urnes en octobre prochain pour élire leurs députés. Des élections municipales devront suivre dans la foulée.

L’assemblée nationale a été secouée ces derniers jours par les conditions dans lesquelles la Mauritanie a signé une convention avec une entreprise chinoise. De même, des députés se sont élevés contre les conditions dans lesquelles se déroule le recensement de la population.

Il y a presque trois ans jour pour jour, le premier président civil démocratiquement élu a fait face à une fronde de députés qui ouvrira la voie à une instabilité politique dont le terme fut un coup d’Etat militaire conduit par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.

Avec la défection de Hatem, la majorité présidentielle s’effrite un peu plus mais peut encore compter sur le soutien de partis comme le PRDR, héritier de l’ancien parti-Etat de l’ère ould Taya, une partie de ADIL, principal parti de la majorité sous M. Sidi ould Cheikh Abddalahi, l’AJD/MR ou encore le MPR.

Source: Kassataya

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