Société de production d’électricité: Sur les cendres du projet Petronas!

Taleb ould Abdivall, ministre des minesLes relations tumultueuses entre l’Etat et la société Malaisienne Petronas viennent de connaître une nouvelle tournure avec la ssignature d’un protocole d’accord pour la création d’une société mixte de production d’électricité produite à partir du gaz de Benda. Les sociétés extractives pourraient s’occuper de la production et la Somelec de la distribution et de la commercialisation.

Le divorce est donc consommé à Benda entre l’Etat mauritanien et la société malaisienne Petronas. Une nouvelle idylle est scellée par le ministre de l’énergie, du pétrole et des mines, Taleb Ould Abdi Vall, avec à un groupement associant la Snim, la Somelec et les compagnies extractives telles Tasiast (Kinross) et la MCM. La mise en place d’une telle centrale répond au vœu de l’Etat de résorber un déficit électrique qui toucherait plus de 80% des unités industrielles. En dépit de son importance, ce projet innovateur est presque passé inaperçu.

Une combinaison gagnante?
Face à une facture pétrolière des plus lourde pour faire tourner les centrales électriques au diesel et à l’impasse des négociations avec la société Petronas, qui ont toujours buté sur la délicate question des faveurs fiscales au profit de Petronas, en contrepartie de la construction d’une telle centrale de 700 MW, l’Etat a finalement court-circuité la société Malaisienne pour mettre sur pied une centrale électrique à base du gisement gazier de Benda. Un rapprochement entre les industries extractives en Mauritanie et la Société d’électricité (Somelec) a été favorisé l’actuel maitre serait Ould Abdi Vall qui permettrait ainsi à l’État de faire d’une pierre deux coups: contourner Petronas et constituer un partenariat stratégique au profit du secteur dans le pays. Pour cela, l’État se fixe à l’horizon 2015 de généraliser l’électricité (80% en milieu urbain contre 40% en milieu rural ) et, cerise sur le gâteau, influer sur ses coûts à la distribution. Pour ce faire, le ministre à déroulé une nouvelle stratégie pour ce secteur sensible à l’activité économique en général.

On n’est jamais bien servis que par soi-même
Associer ainsi leurs efforts avec ceux de l’Etat devrait donner des garanties substantielles pour les sociétés extractives, grandes consommatrices d’une telle énergie. La garantie de produire pour leurs propres besoins rassure certainement les industriels présents en Mauritanie. Un tel investissement leur ouvrirait certainement davantage les bras de l’Etat dont les principaux projets énergétiques financés par les bailleurs de fonds arabes sont aujourd’hui en souffrance. De plus, cette participation des entreprises extractives seraient, d’une certaine manière, de «dédommager » le gouvernement actuel, pour des contrats antérieurs (à des conditions frisant parfois le délit d’initié) à son arrivée aux commandes du pays. L’objectif de «mettre à la disposition des opérateurs industriels et sous leur contrôle une source d’énergie fiable et compétitive » comme l’a indiqué le ministre, Ould Abdi Valla, à la signature du protocole d’accord, ne pourrait occulter, le rôle éminemment stratégique de la distribution et de la commercialisation qui seront l’apanage de la Somelec. Une nouvelle bouée de sauvetage que lui offrira cette nouvelle mouture pour le transport d’électricité et l’approvisionnement de ses clients. La Somelec jouit d’une grande expérience dans les domaines de la distribution et de la commercialisation, elle devrait connaître, l’assainissement aidant engagé, un nouvel essor. On ne peut cependant s’empêcher de se demander quelle «ristourne » (autre que l’efficacité de l’approvisionnement en électricité, névralgique pour leurs activités) les sociétés extractives ont-elles eu en contrepartie de ce montage économique?
Jedna DEIDA

Source: Le quotidien de Nouakchott

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page