Rebondissement dans le feuilleton judiciaire «  Mohamed Lémine ould DADDE »

KASSATAYA le 24/05/2011. Après plus de 6 mois d’enquête et 245 jours de préventive pour Mohamed Lémine ould DADDE, ex Commissaire aux Droits de l’Homme accusé de détournements présumés de fonds et défendu par Maître Ebetty, l’enquête vient de connaître un nouvel épisode.

 

 

Après réception des enquêtes dilligentées par l’IGE, par la Cour des Comptes et par la Brigade Financière et après auditions et commissions rogatoires où membres du Commissariat et fournisseurs ont été entendus par les enquêteurs, le Juge en charge du dossier avait transmis l’affaire au Procureur.

Ce dernier, après étude, a de nouveau renvoyé le dossier au Juge.

Nouveauté dans cette affaire qui défraie la chronique et qui a fait couler beaucoup d’encre : les mises en demeure envoyées à 8 nouvelles personnes : 4 membres du Commissariat aux Droits de l’Homme et 4 fournisseurs. Mises en demeure assorties d’une obligation de réponse sous huitaine. 8 personnes dont on ignore les noms.

Selon un proche de la famille, ces mises en demeure « changent la donne ».

«  Selon nous », a dis cette source à Kassataya ,  « ces mises en demeure qui arrivent un peu tard rendent caduques l’accusation de détournement pour laquelle Mohamed Lémine croupit en prison depuis 244 jours. Dès le départ nous avons dénoncé une enquête à charge, visant personnellement Mohamed Lémine. Nous ne savons pas les montants réclamés maintenant aux 8 personnes désignées par la justice. Nous ne savons pas si la justice réclame toujours un remboursement à Mohamed Lémine. C’est la loi du silence. Regardez tout ce temps perdu! Pourquoi l’IGE n’a pas pointé du doigts les agissements de membres du Commissariat? Pourquoi seul Mohamed Lémine a t’il été -chargé- par les inspecteurs de l’IGE, lui et lui seul? Pourquoi les rapports de la Cour des Comptes et de la Brigade Financière pointent ils des sommes différentes et moindres? Beaucoup de questions et peu de réponses. Nous espérons maintenant que justice sera rendue et que Mohamed Lémine sera lavé de toute accusation au regard de ces nouvelles mises en demeure ».

De fait, ce dossier soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

En particulier sur le premier rapport, celui de l’IGE, le plus sévère, et qui n’avait mis en cause que le seul Commissaire aux Droits de l’Homme.

La rédaction de Kassataya possède les rapports des enquêtes menées par l’IGE, la Cour des Comptes et la Brigade Financière, ainsi que les réponses apportées pour sa défense par Mohamed Lémine ould DADDE.

Ces rapports interpellent à plusieurs points : la différence des sommes présumées détournées ( « présumées » tant que l’affaire n’a pas été jugée), les différences d’appréciations des méthodes qui auraient été utillisées pour ces présumés détournements, les hommes ou les organismes pointés du doigt, etc….

Les variations des sommes réclamées sont un des points d’interrogations :

  • l’IGE accuse l’ex commissaire aux Droits de l’homme d’avoir détourné à son profit pour un montant de 271 millions d’UM

  • la Cour des comptes réduit ce montant à 161 millions bd’Um

  • la brigade Financière parle, elle, d’un montant de 149 millions d’UM

 

A la lecture de ces 3 rapports et après les nouvelles mises en demeure adressées à 8 autres personnes, Kassataya a relevé que seules la Brigade Financière et la Cour des Comptes ont approfondi leurs enquêtes et ont signalé que l’ex Commisaire aux Droits de l’Homme ne pouvait être tenu responsable seul pour tout ce qui se passait sur le terrain, et laissaient entendre que d’autres membres du Commissariat et certains fournisseurs pouvaient s’être « entendus » sur le terrain, sans que l’ex Commissaire n’ait été au courant.

C’est, d’ailleurs, la ligne de défense de l’ex Commissaire aux Droits de l’Homme qui, dans ses réponses adressées aux différentes enquêtes, a insisté sur le fait qu’il n’était pas présent sur le terrain et qu’il n’apposait sa signature sur les chèques, auprès des signatures du DAF et du Coordinateur de Projet concerné, qu’après réception des courriers des bénéficiaires de services , courriers attestant les services faits et après reception des bordereaux de livraisons et que , donc, il ne peut être tenu pour responsable de détournements.

Beaucoup de questions, donc, en particulier sur le premier rapport et sur la fiabilité du travail effectué par les enquêteurs de l’IGE, rapport un tant soit peu discrédité par les 2 suivants.

Y aura t’il, à la lecture de ces nouveaux éléments, une nouvelle demande de remise en liberté formulée par la famille de Mohamed Lémine ould DADDE?

Pour rappel, il y a quelques jours, le Quai d’Orsay ( France),dans son point de presse habituel, s’était dis « attentif » au sort de l’ex Commissaire aux Droits de l’Homme et espérait un « procès juste et équitable », rappelant que l’Ambassadeur de France en Mauritanie suivait le dossier de trés prés.

 

KASSATAYA

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