La Cedeao au secours de Gbagbo

cedeao_thumbOuestafnews – Le Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a décidé de voler au secours de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, désormais officiellement « assigné à résidence » après son arrestation intervenue le lundi 11 avril 2011 à Abidjan après plusieurs jours de combats entre ces hommes et ceux de son rival, le président Alassane Ouattara.

Durant les quatre mois de bras de fer l’ayant opposé au président Ouattara, M. Gbagbo et ses hommes avaient systématiquement refusé de se plier aux décisions de l’organisation sous régionale ouest africaine.

La Commission de la Cedeao, dans une lettre signé par son président James Victor Gbeho, demande aux nouvelles autorités ivoiriennes de respecter « la dignité et les droits qui lui sont dus à en tant qu’ancien chef d’Etat », selon un communiqué parvenu à Ouestafnews. Selon ce communiqué, le courrier du président Gbeho a été adressée au président Alassane Ouattara lui-même.

La capture de Laurent Gbagbo – constitue selon M. Gbeho « une opportunité unique de mettre fin à la crise ».
Le président déchu s’était mis à dos l’entièreté de la communauté internationale, y compris la Cedeao, qui pendant quatre mois lui ont demandé avec insistance de céder le pouvoir à l’ancien premier ministre Alassane Ouattara, reconnu comme « seul vainqueur » du second tour de la présidentielle de novembre 2010.

Selon le communiqué, le président de la commission de la Cedeao s’est en outre réjoui du discours, généralement jugé « rassembleur » d’Alassane Ouattara qui s’est adressé à la Nation ivoirienne dans la soirée du lundi 11 avril 2011, quelques heures après l’arrestation de son rival.

« La Cedeao a confiance que vous respecterez les engagements pris quant à la sécurité et le bien-être de Laurent Gbagbo, malgré son opposition violente et obstinée de respecter la volonté du peuple ivoirien », a-t-il notamment écrit.

Plusieurs émissaires, y compris des chefs d’Etats, ont été envoyés par la Cedeao au plus fort de la crise pour convaincre Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis une décennie, de reconnaître sa défaite et de céder le pouvoir à M. Ouattara. Toutes ses tentatives de règlement diplomatique du conflit menés aussi par la Cedeao et l’Union africaine (U.A) se sont heurtées au refus catégorique du président sortant.

Face l’échec de la voie diplomatique, les dirigeants de la sous région avait d’ailleurs menacé de faire usage de la « force » avant de reculer. Ils avaient par la suite transmis le dossier au Conseil de sécurité des Nations Unies à l’issue d’un sommet tenu à Abuja les 23 et 24 mars 2011.

Si l’arrestation de Laurent Gbagbo a été largement saluée dans plusieurs parties du monde, comme un espoir de mettre fin à la longue crise ivoirienne, les conditions de son arrestation continuent par contre de faire l’objet d’une rude bataille médiatique entre la diplomatie France et les irréductibles du camp Gbagbo.

Mais selon le ministre béninois des Affaires étrangères, Jean-Marie Ehouzou interrogé par Radio France Internationale (RFI, chaine publique) que « quels que soient les intervenants, l’essentiel c’était que la Côte d’Ivoire connaisse la paix ».

Quant au président de la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho, ONG basée à Dakar), la chute de Gbagbo doit servir de leçons à tous les chefs d’Etats africains.

« Les chefs d’Etat qui s’accrochent au pouvoir doivent (…) en tirer les leçons. Pareil pour l’Union africaine (UA) qui doit faire son introspection, à la fois diplomatique et politique », a défendu M. Tine cité par la presse internationale.

Le gouvernement nigérian qui avait aussi critiqué avec virulence l’entêtement de Laurent Gbagbo a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Odein Ajumogobia demandé à Alassane Ouattara de le traiter avec « dignité » tout en se réjouissant des « garanties » données par M. Ouattara en ce sens.

Ce dernier qui dispose de la totalité du pouvoir désormais a appelé ses compatriotes à se détourner de « tout acte de représailles et de violences » dans son discours à la Nation avant d’ajouter qu’une « procédure judiciaire sera engagé à l’encontre Laurent Gbagbo, de son épouse et de ses collaborateurs (où) il leur sera réservé une procédure digne et leurs droits seront respectés ».


Mercredi 13 Avril 2011

Ouestaf News



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