La levée d’interdiction des voitures d’occasion en Mauritanie

bourse_voitures_mauritanieAprès que le gouvernement mauritanien ait pris des mesures pour abaisser les droits de douane et autoriser l’importation de véhicules d’occasion, les concessionnaires vendant ce type de véhicules à Nouakchott commencent à retrouver un certain dynamisme.

Les concessionnaires et les milliers de gens qu’ils employaient avaient été durement touchés par la loi de finances 2010, qui interdisait l’importation de véhicules de plus de huit ans. Cette mesure s’était accompagnée d’une hausse des droits de douane.

« Depuis l’application de cette mesure, nous sommes pénalisés », avait expliqué Mohamed Yeslem, un salarié dans le secteur du réseau de l’occasion. « Les affaires ne marchent plus comme avant et les clients se sont faits très rares car les prix sont devenus très chers. Cette loi faisait l’affaire des concessionnaires qui importaient des voitures toutes neuves. »

Face au mécontentement grandissant des concessionnaires et à la montée de l’agitation sociale, le gouvernement mauritanien a décidé de revenir sur cette législation pénalisante. Lors du conseil des ministres du 17 mars, le gouvernement a approuvé un plan visant à amender certaines de ses dispositions.

Cette loi « vise à lever les mesures relatives à l’interdiction de l’importation de voitures, de vans et de camionnettes d’occasion d’un certain âge, et à baisser les droits de douanes minimum applicables à ces véhicules », a indiqué le ministre des Finances, Thiam Diombar.

Selon lui, cette nouvelle disposition permettra « d’élargir l’assiette fiscale et d’encourager le développement de l’opération des transports interurbains en plus de contribuer à l’offre de véhicules de seconde main, à des prix raisonnables ».

« Cela permettra de relancer les affaires », a expliqué un concessionnaire à Magharebia. « La vie de centaines de familles dépend de ce commerce où chacun trouve son compte. »

Les conducteurs ont été satisfaits par la nouvelle, notamment ceux dont le travail consiste à livrer des voitures d’occasion depuis le point de passage frontalier d’Essentour vers Nouakchott.
« C’est sûr que le rythme des entrées va augmenter maintenant, et c’est bien pour nous. Pour chaque véhicule convoyé jusqu’à Nouakchott, nous pouvons gagner jusqu’à 100 000 ouguiyas (260 euros) », a déclaré Idoumou, l’un de ces conducteurs.

« Avant, je gagnais assez d’argent car il y avait beaucoup de clients », a expliqué Hassan, un mécanicien Diesel. « Malheureusement, depuis l’entrée en vigueur de cette loi, j’étais moins sollicité et je gagnais moins. J’espère qu’avec la nouvelle donne, les choses vont revenir comme avant. »

Chez les concessionnaires locaux, cette annonce a été marquée par un soulagement manifeste. Comme l’a dit Sid’ Ahmed, l’un des doyens de la « Bourse Chems » : « C’est une décision salutaire. Tout le monde est content car les affaires vont reprendre. »

« Cela fait plusieurs mois que nous étions livrés à nous mêmes. Pas de clients, pas d’argent. C’était devenu intenable. Il fallait que l’Etat trouve une solution pour ces milliers de personnes dont la vie est directement liée à la vente et à l’achat des voitures. Avec la baisse des droits de douane, qui passent de 804 000 à 402 000 ouguiyas, les gens vont maintenant pouvoir acheter des véhicules », a expliqué Ahmed.

Bakari Gueye
Source : magharebia.com via rim24



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