Centrales électriques de l’intérieur :

coup_envoi_centraleDevant les populations de Tijikja, le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz a promis la réhabilitation et l’extension de la centrale électrique de la ville pour les semaines à venir. Il répondait à une doléance du maire de la commune qui demandait que soit étendu la fourniture d’électricité aux quartiers périphériques de la ville et que soit renforcées les capacités de la centrale.

En fait la centrale de Tijikja fait partie de 14 centrales dont la réhabilitation et l’extension étaient prévues pour l’année en cours. Et s’il y a eu retard, c’est parce que le marché des équipements nécessaires à cela n’a pas été conclu. Voyons voir le film des événements pour essayer de comprendre… de voir plutôt où est-ce qu’on en est.

En début janvier de cette année, les offres sont déposées suite à l’Appel d’Offres émis par la SOMELEC qui décide d’ouvrir offres techniques et financières en même temps. Pour ce faire, elle demande obligatoirement l’autorisation de son financier, le FADES qui accepte finalement. Retard «technique».

Les sociétés soumissionnaires sont : NOUKATEL avec une caution de 44000 euros et une offre financière de 4015559,71 ; TECHNITAL avec 60000 euros comme caution et 5948500 euros pour l’offre ; SAMPOL avec 60000 et 5977228,18 ; MATFORCE avec 50 000 000 FCFA et 6665518 ; AMIMER avec 180000 et 7968639 ; et GENIE SERVICE/ MITSUBISHI avec 80000 et 7 965 000 euros.

Toujours en janvier 2011 et après la non abjection du bailleur, la commission de la SOMELEC dépouille les offres. Il s’avère que seuls Sampol et Mitsubishi sont qualifiés sur le plan administratif, les autres n’ayant pas satisfait aux premières conditions. Ceci aurait dû faciliter l’évaluation technique et réduire considérablement le temps qui lui est nécessaire. Rien. Aucune évolution pour ce qui est de la rapidité du traitement du dossier. Retard de plus.

Nous arrivons à la semaine du 14 février qui voit la fin du rapport d’évaluation du consultant chargé du dossier. SAMPOL (société espagnole) arrive en position d’adjudicataire sous réserve de fournir l’autorisation du fabriquant des groupes. Elle obtient l’information officieusement seulement. Ce n’est que le 24 février qu’un courrier dans ce sens lui est adressé.

Logiquement, cela aurait voulu dire que si SAMPOL satisfaisait à la condition de fournir l’autorisation du fabriquant, toutes les réserves seront levées et le marché lui serait adjugé, du moins provisoirement. Le 27 février, SAMPOL transmettait toutes les autorisations à la SOMELEC. On traîne. Du temps perdu à savoir comment, à savoir pourquoi… du temps perdu quand même pour le projet.

Puis on commença à parler d’une reprise du rapport d’évaluation par la sous commission technique de la SOMELEC. Et pour combler, le consultant voyage. Le temps passe.

Arrive le mois de mars avec une information, précise de plus en plus, sur l’intention de la commission de déclarer l’appel d’offres infructueux.

Il faut dire que l’un des deux retenus, Mitsubishi/Génies Services est un fournisseur «assidu» de la SOMELEC et qu’il arrive avec une offre de près de trois millions d’euros de plus que son concurrent, peu habitué lui aux scènes mauritaniennes. C’est déjà 1,2 milliards de nos ouguiyas de différence. Somme qu’on ne peut occulter. On peut cependant refaire jouer le match. C’est ce qu’«on» est en train de faire.

En attendant, c’est la promesse du Président de la République qui risque de ne pas se réaliser dans les temps prévus et ce sont 14 villes du pays qui vont souffrir encore du problème d’électricité. A bon entendeur, bonne chance.

Source : La Tribune N°543 du 28 mars 2011 via Essirage



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