Le blocus des camions sénégalais de transport de marchandises vient d’être levé, du moins pour le moment.
Les ministres en charge du transport de la Mauritanie et du Sénégal se sont réunis du 14 au 15 mars à Nouakchott en vue de statuer sur les problèmes survenus dans le transport routier à la suite du blocage depuis un mois des camions sénégalais à la frontière Rosso.
C’était en novembre 2008 lorsque les syndicats sénégalais du transport ont sommé les bus mauritaniens de la société Salam Transport et El Bouragh de décharger les passagers et de ne plus opérer en territoire sénégalais faute d’autorisation spéciale de circulation conformément à la convention de 1987 liant les deux pays en matière de transport routier qui stipule en son article 2 : «Tout véhicule de transport public non titulaire d’une autorisation de transport routier inter-Etats, ou tout véhicule de transport privé de marchandises et de voyageurs doit bénéficier d’une autorisation exceptionnelle de transport délivrée par l’autorité compétente du pays où il circule pour une durée de validité de trois (3) mois». La réplique des Mauritaniens ne s’est pas faite attendre. Un camion-frigo sénégalais a été saisie par la douane mauritanienne en janvier 2009 et 60 camions sénégalais de transport de marchandises ont été immobilisés en avril de la même année par la Gendarmerie mauritanienne. C’est l’imbroglio au niveau de la frontière des deux pays. L’ambassadeur du Sénégal s’en est mêlé et a fait des pieds et des mains pour décanter la situation La crise fut évitée de justesse. Mais pour combien de temps. Elle a ressurgi et les camions sénégalais de transport de marchandises sont bloqués à la frontière Rosso depuis un mois. Les autorités supérieures sont sensibilisées et des dispositions sont prises pour dénouer la crise.
Les 14 et 15 mars dernier les délégations sénégalaise et mauritanienne se sont retrouvées à Nouakchott en vue de discuter des problèmes liés au transport routier inter-Etats. La rencontre a été co-présidée par les deux ministres notamment Mme Safiétou Diouf Ngom, ministre sénégalais du transport terrestre, ferroviaire et de l’aménagement du territoire et M. Yahya Ould Hademine, ministre mauritanien de l’Equipement et des transports. Il y a eu également la présence de leurs Secrétaires généraux, des directeurs centraux, de l’ambassadeur du Sénégal et de son deuxième conseiller.
Selon nos informations, les deux parties se sont penchées sur les tenants et les aboutissants du problème.
Au menu, il a été d’abord question de revisiter la convention de 1987 jugée désuète et inadaptée au contexte actuel. Après avoir passé au peigne fin cette convention, une mesure commune s’est dégagée, laquelle autorise la libre circulation des véhicules de transport de marchandises et de voyageurs pour une période de deux (2) mois renouvelables d’un commun accord. Passé ce délai, il sera procédé à la rupture des charges. C’est-à-dire que les camions sénégalais s’arrêteront à la frontière Rosso et les mauritaniens achemineront leurs charges et vice-versa en attendant la mise en application de la nouvelle convention.
D’ailleurs, de sources proches du dossier, les deux directeurs de transports s’étaient rendus le 16 mars à la frontière Rosso pour rendre effective l’applicabilité de la mesure en collaboration avec les autorités locales concernées. Des mesures seraient également prises pour sensibiliser les syndicats de transport des deux pays afin d’éviter toute éventualité de trouble au niveau du secteur routier inter-Etats. Une source de la frontière a informé que les camions sénégalais de transport de marchandises ont repris le trafic et que les bus mauritaniens peuvent circuler librement en attendant l’application de la nouvelle convention.
Ibou Badiane
Source : Tahalil Hebdo le 17/03/2011