Les leçons à tirer du mouvement des jeunes manifestants des Blocs

Contrairement à la semaine dernière, le rassemblement organisé par les jeunes facebookistes, vendredi dernier dans la grande place dite des Blocs a drainé beaucoup plus de monde. Certains observateurs parlent de plusieurs milliers de personnes ayant pris d’assaut très tôt cet espace.

 

Sur le plan organisation également, le mouvement a connu un plus grand succès. Personne n’a besoin de grosses lunettes pour voir la forte mobilisation de cette jeunesse qui a follement envie de s’exprimer. Que veulent ces jeunes ? Quelles sont leurs aspirations ? Autant de questions qui taraudent l’esprit de tout un chacun et auxquelles il convient de trouver réponse le plus rapidement possible.

Ce qui est sûr, c’est que cette frange de la population a quelque chose à dire et ce serait une grossière erreur de considérer que ce mouvement est déclenché tout simplement par de jeunes désœuvrés qui clonent ce qui se passe dans certains pays de la sous-région du monde arabe (Tunisie, Egypte, Algérie, Jordanie, Yémen, Libye, etc.) et veulent le plaquer à notre pays. Ou encore qu’il s’agit de petits groupes manipulés par des partis politiques.

De fait, un regard rapide et objectif sur la composition du rassemblement des jeunes montrent qu’il s’agit d’un mouvement auquel souscrivent des jeunes de différents bords politiques. D’ailleurs, l’un des slogans phares de la manifestation est : « Ni parti, ni syndicat ». Autant dire que dans un bel élan de solidarité, les jeunes ne manifestaient sous aucun parapluie politique. D’ailleurs, l’une des choses qu’ils dénonçaient c’était l’échec de la classe politique, aussi bien la Majorité que l’Opposition. En manifestant de la sorte, ces milliers de jeunes voulaient transmettre un message dont il faut tirer au moins deux leçons.

D’abord, le premier enseignement à tirer de ce mouvement est que les jeunes ne voulaient pas contester le pouvoir. Dans leur majorité, ils ne réclamaient pas son départ mais exigeaient de lui qu’il entame des réformes en profondeur le plus rapidement. Des revendications du reste légitimes car en rapport direct avec l’amélioration des conditions de vie quotidienne des populations. En effet, dans les banderoles brandies fièrement on pouvait lire des slogans du genre : « Nous exigeons plus d’emplois pour les jeunes », « Non à la hausse des prix », « Pour la hausse des salaires », « Oui à la justice sociale », « Pour une réforme de l’enseignement », « haro sur la gabegie », etc.

Ensuite, les jeunes n’entendaient guère semer le désordre qui peut mener vers une situation que personne ne peut plus contrôler. Le deuxième message des jeunes est qu’ils réclament pacifiquement des revendications légitimes par des voies pacifiques garanties par la constitution. En effet, en l’absence visible des forces de l’ordre aucun incident n’a été déploré contrairement à la première manifestation au cours de laquelle certains jeunes s’en étaient pris violement à des policiers en fonction pour réguler la circulation routière ou encore à des voitures stationnées sur le bord du trottoir.

Pour l’intérêt supérieur de la nation et pour la cohésion sociale, il est nécessaire que les revendications des jeunes soient prises en compte et examiné sérieusement par qui de droit ; tout comme du reste la proposition avancée récemment par le parti islamiste Tewassoul. En somme, toute proposition d’où qu’elle vienne doit être étudiée, ses points positifs pris en compte et ses points négatifs rejetés. Il en va de l’intérêt supérieur de la Mauritanie, de sa stabilité et de sa cohésion.

Source  :  Le Véridique le 05/03/2011

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