Ould Mohamed Laghdaf : Un fusible qui tarde à sauter !

Nommé par Mohamed Ould Abdel Aziz, dans une conjoncture particulière, au lendemain du mouvement rectificatif du 6 août 2008, l’actuel Premier ministre incarne, aux yeux de bon nombre d’observateurs de la scène politique nationale, une sorte de gadget périmé.

 

Dès lors, la question qui taraude l’esprit de ces mêmes observateurs, est de savoir pourquoi le président Mohamed Ould Abdel Aziz conserve-t-il ce fusible qui tarde à sauter. Tant que le Premier ministre et ses compagnons de route de l’avant 18 juillet 2009 ne sont pas remerciés, on aura toujours cette impression de rester dans la même période de transition et donc de continuité or les mauritaniens qui dans leur majorité ont voté pour le changement constructif ont besoin de voir des signes concrets qui incarnent la rupture avec le passé, fut-il récent, et les hommes qui le personnifient Car en toute logique, le Premier ministre qui avait conduit la courte période de transition avec très peu d’enthousiasme, aurait dû être remercié au lendemain de l’investiture du président de la République monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, sorti renforcé d’une élection présidentielle, jugée crédible par les observateurs nationaux et internationaux et qu’il a remportée haut la main avec un score honorable, au premier tour. Son salut, il le doit au grand rendez-vous que la Mauritanie attendait avec impatience de tenir avec la communauté des bailleurs de fonds. Il s’agit de la fameuse table ronde de Bruxelles. L’on pensait que le Premier ministre qui avait occupé le poste d’ambassadeur à Bruxelles, avait de bonnes adresses susceptibles d’ouvrir les vannes pour la Mauritanie, surtout qu’à l’époque la communauté internationale en raison de son ignorance des spécificités mauritaniennes, avait mal compris la philosophie qui sous-tendait le mouvement rectificatif du 6 août 2008. En dépit de l’état de grâce qui lui a été accordé, l’actuel Premier ministre n’arrive toujours à convaincre. Peu charismatique, il n’arrive pas à se faire du chemin et son action de coordination de l’action gouvernementale laisse à désirer. Certains membres du gouvernement qui font preuve de beaucoup de compétences, n’arrivent pas à donner satisfaction aux citoyens pour la simple raison que le chef d’orchestre qu’est le Premier ministre n’arrive pas à suivre la cadence. C’est pourquoi en son lieu et place, on voit à chaque fois le président de la République lui-même entreprendre ce que son PM aurait dû en toute logique entreprendre lui-même. Jusque quand cette situation d’une Primature sans Premier ministre continuera-t-elle ?

Source  :  Le Véridique le 22/02/2011

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