Janvier 2011, Alphonse Karcher gouverneur au sein de la Fondation Lions Clubs International est en visite à Nouakchott.Malgré un emploi de temps chargé, il tient à rencontrer Ahmed Hamza,
un ami de longue date, qu’il n’a pas vu depuis des lustres.Ainsi le 24 janvier, le gouverneur est reçu à16 heures tapantes dans le bureau du président de la Communauté urbaine.Très enthousiastes de se revoir, les deux amis échangent leurs souvenirs.
Bientôt rattrapé par les démons de la politique, Hamza centre le débat sur la situation en Côte-D’Ivoire, la patrie de Karcher, avoue sa sympathie pour Alassane Ouatara, parle de la Mauritanie et saisit l’occasion pour brosser quelques traits de caractère du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Que pense le maire du premier magistrat du pays?
Pour Hamza le président de la République est à saluer pour son courage. « Avec la crise consécutive au coup d’Etat, tout allait au plus mal, mais depuis quelques temps ça va le pays s’est remis sur les rails », dit le maire en substance. Et de poursuivre : «le président n’a pas peur». Fait-il allusion au fait que Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas hésité, dans le cadre de la lutte contre la gabegie, à s’attaquer aux hommes qu’on croyait intouchables ? Mystère et boule de gomme. En effet Ahmed Hamza ne donnera aucun détail pour étayer l’assertion qu’il a émise. Son interlocuteur non plus ne lui demandera pas de détails. Le gouverneur était en visite de courtoisie, il n’était venu s’entretenir sur de la situation politique en Mauritanie.
Si le premier trait de caractère dégagé par le maire est en faveur d’Ould Abdel Aziz, le second lui ne l’est pas. «Le problème ce qu’il veut être tout à la fois, ministre, maire…», regrette le président de la Communauté urbaine. Ahmed Hamza n’est pas le seul à déplorer la volonté de concentration des pouvoirs qui anime Ould Abdel Aziz. Ả Jeune Afrique, une source anonyme qui travaille dans l’un de nos ministères a laissé entendre que : «peu de décisions sont prises à la primature. Certains ministres n’osent pas défendre leurs projets en Conseil des ministres».
Le drame est que l’intéressé ne tient même pas compte de la remarque faite sur son omniprésence qui gène ministres et maires dans leur travail. Pour lui cette omniprésence est positive : « Je suis obligé de suivre ce qui se fait avec précision. Il a souvent manqué à ce pays un président qui se soucie des détails. C’est ainsi qu’on a laissé faire la gabegie et la corruption. Je dois donc tout contrôler moi-même», disait-il dans une interview accordée à Jeune Afrique. Décidément la Mauritanie est loin de sortir de l’ornière.
Samba Camara
Source : Le Rénovateur le 10/02/2011