La monnaie nationale connaît une situation que certains spécialistes n’hésitent pas à qualifier de dépréciative.Depuis quelques semaines la valeur de change de la monnaie locale s’est détériorée face aux autres monnaies fortes.
Dans les marchés de change les revendeurs se frottent les mains.Les petits cambistes se réjouissent d’une pareille situation qui profite à des milliers de commerçants qui font prospérer leurs affaires S’agit-il d’une inflation que les autorités monétaires du pays n’arrivent pas à endiguer ou d’une spéculation boursière créée par les commerçants pour installer l’ouguiya dans une mauvaise posture ? Les conséquences se font de plus en plus sentir sur le marché national qui connait une augmentation considérable des prix de produits de base. Les grossistes justifient cette augmentation des prix par les hausses d’exportations due aux fluctuations des cours internationaux. Une thèse qui ne tient pas toujours. En effet même si les prix baissent sur le marché mondial cela ne se fait guère sentir sur la vie des consommateurs. Cette logique illogique est devenue une constance en Mauritanie. Les acheteurs ne se font plus d’illusions à ce sujet. Mais ces derniers jours le cours des devises ne s’est pas amélioré pour l’ouguiya. A chaque fois que la banque centrale tente de remettre de l’ordre dans le marché noir les cambistes agréés reviennent à la charge pour contourner la volonté des autorités. Aujourd’hui la BCM semble bien dépassée par ce qui ressemble à un aveu d’impuissance. En l’absence d’explications claires des autorités financières, les rumeurs viendront conforter les supputations selon lesquelles ce sont les cambistes qui fixent leur guise les cours de change sans aucun respect de l’autorité centrale. Une chose est sûre, l’ouguiya traverse une période difficile que d’aucuns assimile de dépréciation structurelle dont les impacts vont engendrer des déséquilibres économiques considérables avec des risques d’effondrement e certains secteurs névralgiques. Entre dépréciation et inflation, la situation de la monnaie locale est désastreuse et il faudrait s’attendre à des effets aggravés par une récession internationale qui a d’ailleurs touché le fer , le poisson , le pétrole etc. Faut-il continuer à jouer la carte du pourrissement alors que les indicateurs sont au rouge ou agir pour ramener le cours de l’ouguiya à sin niveau normal. Certaines activités économiques du pays sont paralysées par l’instabilité de la monnaie locale qui ne pèse plus grande face au dollar en ascension fulgurante. C’est cette dépréciation qui fait dire aux nostalgiques du passé que l’argent ne coule plus à flot. C’est la valeur la monnaie au change qui a dégringolé et qui a du coup favorisé la spéculation boursière
Cheikh Tidiane Dia
Source : Le Rénovateur le 09/02/2011