Il y a quelques semaines encore, les relations entre l’Etat mauritanien et la société Malaisienne Pétronas traversaient des zones de turbulences au sujet de la construction d’une centrale électrique alimentée par le Gaz de Benda.
Les pourparlers, qui avaient buté sur le régime fiscal du contrat de Pétronas, semblent évoluer vers une décrispation et un redimensionnent du projet initial de la centrale électrique en question.
Les autorités mauritaniennes et les responsables de Pétronas s’acheminent vers un bon ménage depuis la menace de divorce qui a plané sur les relations entre les deux parties suite aux incompréhensions mutuelles sur une vision partagée de leur partenariat. Les nuages se dissipent à petits pas, mais ils se dissipent tout de même. Il faut reconnaître que Pétronas, qui avait succédé à la Woodside dans l’offshore mauritanien, se trouve depuis plusieurs mois en rupture de contrat, depuis août 2009, avec notre pays notamment pour le champ B où se trouve Benda. Jusqu’ici donc les deux parties ont joué à une partie de cache-cache. Mais cela ne semblait pouvoir durer outre mesure.
Tirer profit du redimensionnement de la Centrale
Le surplace observé par les autorités avant de reconduire éventuellement le contrat de Pétronas semble avoir été justifié par la mise en place d’un nouveau code pétrolier qui réajuste les quotes-parts dans le partage de production pétrolière. Un avis d’appel d’offres international serait déjà en préparation pour cette année afin de trouver un développeur à cette usine. Ce préalable pour l’Etat mauritanien obtenu, à l’issue de la dernière session ordinaire du Parlement, ouvre donc de nouvelles opportunités de reprise de partenariat entre les deux parties. Les Malaisiens peuvent, aussi de leur côté envisager une prolongation de leur droit sur les zones offshore A et B, avec de surcroit un redimensionnement à la baisse de la centrale électrique prévue. L’ambition de Pétronas désillusionnée par la chute drastique de la production a toujours été de relever celle de Chinguitty, oscillant actuellement autour de 8000/J. Mais elle s’est depuis heurtée au retard de renouvellement du contrat que lui imposait l’Etat qui, lui, lorgnait la construction d’une centrale tournant au Gaz. Selon nos confrères d’Africa Energy, il s’agirait, désormais, de construire une usine de 120 MW pour les besoins futurs de Nouakchott. Une centrale qui aura la possibilité de fonctionner au gaz et au fuel. Il semble même que le président de la République, Mohamed Ould Abdelaziz, suit lui-même de près l’évolution du dossier de la centrale électrique de Nouakchott.
Parer aux déficits
Selon le montage prévu, les Malaisiens pourraient revendre à l’Etat mauritanien, via le ministère de l’énergie et du pétrole, leur quote-part de production gazière. En effet, Pétronas n’envisagerait pas l’option d’une liquéfaction technologiquement lourde et onéreuse. Une donne déterminante d’ailleurs dans l’attention accordée à l’avenir du partenariat avec les autorités mauritaniennes. La gestion de cette centrale devrait revenir à la Somelec, histoire de la booster, tout en améliorant son Chiffre d’Affaires, mais également pour éviter une privatisation hasardeuse.
Notons, par ailleurs, que les autorités avaient déjà, en février 2010, signé avec Empower LTD, filiale du groupe britannique GLOBELEC, un contrat pour la construction d’une nouvelle centrale de 36MW. Le coût financier est de 40 millions d’euros (25 millions soutenus par le Fonds arabe pour le développement économique et social) et 10 millions par la BID (Banque Islamique pour le développement). Les mêmes sont pressentis pour financer la centrale. La centrale de 36 MW se décompose en deux phases dont la mise en place d’une première turbine de 12 MW, en 2010, alors que deux autres turbines ne seront fonctionnelles qu’en 2011. Sa construction intervient enfin alors que presque tout Nouakchott est désormais raccordé au réseau domestique de la Somelec.
Jedna Deida
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 01/02/2011