L’huile de palme une menace pour les singes d’Afrique ?

Les singes et primates d’Afrique sont menacés par l’expansion de la culture intensive du palmier à huile.

 

Les singes et autres primates en voie de disparition feront probablement face à de nouveaux risques si l’Afrique devenait un acteur important dans l’industrie de l’huile de palme.

Tel est le message d’une étude sur la manière dont l’expansion à grande échelle de la culture des oléagineux en Afrique pourrait affecter la riche biodiversité du continent.

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La plupart des zones propices à la culture de l’huile de palme sont des habitats clés pour les primates, selon les chercheurs.

Ils estiment que les consommateurs peuvent aider à lutter contre le déboisement en choisissant de l’huile de palme cultivée de manière durable.

En fin de compte, cela peut signifier payer plus cher pour la nourriture, les cosmétiques et les produits de nettoyage qui contiennent l’huile, ou limiter leur utilisation.

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« Si nous sommes préoccupés par l’environnement, nous devons payer pour cela », a déclaré Serge Wich, professeur de biologie des primates à l’université John Moores de Liverpool et chef de file de l’étude.

« Dans les produits que nous achetons, le coût pour l’environnement doit être intégré. »

Qu’est-ce que l’huile de palme ?

 

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L’huile de palme provient du palmier à huile, originaire d’Afrique de l’Ouest. Cependant, la plupart de l’huile de palme est actuellement cultivée en Indonésie et en Malaisie.

Les écologistes soulignent que les forêts dans ses deux pays en ont payé le prix fort avec des essences rares et précieuses d’arbre abattus pour faire place aux plantations de palmiers.

L’expansion du palmier à huile est un facteur majeur de la déforestation en Asie du sud-est et en Afrique.

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La déforestation constitue à son tour une menace sur la faune et plusieurs espèces de primates et grands singes comme l’orang-outan de Bornéo.

Il s’agit d’une espère en danger critique d’extinction.

Toutefois, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a déclaré que le remplacement de l’huile de palme par d’autres cultures oléagineuses n’était pas une solution.

Les orangs-outans de Bornéo se trouvent dans les zones affectées à la culture du palmier à huile

Ces cultures ont un plus petit rendement et occupant davantage de terres.

Selon les chercheurs, pour réduire l’impact sur la biodiversité, l’huile de palme doit être produite de manière plus durable en évitant la déforestation et en réduisant l’utilisation de l’huile de palme dans des produits autres que les denrées alimentaires.

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L’huile de palme se trouve dans de nombreux produits de supermarché, y compris les savons et les cosmétiques.

Une quantité énorme est maintenant utilisée dans les biocarburants.

L’Afrique nouvelle terre de la culture intensive du palmier à huile ?

 

De nombreuses entreprises de production d’huile de palme cherchent à s’étendre en Afrique.

Cela inquiète les écologistes, car les sites des plantations potentielles se trouvent dans des zones riches en biodiversité.

Les écologistes et autres activistes sont particulièrement préoccupés par les primates d’Afrique. Près de 200 espèces de primates se trouvent en Afrique, dont beaucoup sont déjà menacées.

La destruction de leur habitat naturel est l’une des principales raisons pour lesquelles tous les grands singes sont au bord de l’extinction.

L’introduction de plantations de palmier à huile en Afrique devrait accélérer la perte de cet habitat naturel.

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Les dernières recherches sur le sujet sont publiées dans la revue Proceedings de la National Academy of Sciences (PNAS).

L’étude a montré que la culture du palmier à huile représente une source de revenus importante pour de nombreux pays tropicaux.

Une plantation de palmier à huile de palme vue de l’air

Si cette activité était pratiquée dans des zones de faible importance pour la conservation des primates, elle pourrait être un compromis parfait entre forte industrialisation et conservation de la forêt.

« Nous avons constaté que ces zones de compromis sont très rares sur le continent (0,13 million d’hectares) et que l’expansion à grande échelle de la culture du palmier à huile en Afrique aura des effets négatifs inévitables sur les primates », a déclaré l’équipe de recherche.

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Pour mettre ce chiffre en contexte, il faudra 53 millions d’hectares de terres en 2050 pour produire l’huile de palme capable de répondre à la demande mondiale.

Dr Giovanni Strona du Centre commun de recherche de la Commission européenne à Ispra, en Italie, a participé à cette étude.

Il a déclaré que les primates sont déjà en forte baisse en Afrique en raison de la perte de leur habitat et du braconnage.

« Le principal message est qu’en raison du grand chevauchement entre les zones propices à la culture du palmier à huile et des zones abritant de nombreux primates vulnérables, il sera extrêmement difficile de concilier l’expansion des plantations de palmiers à huile et la conservation des primates africains », a-t-il expliqué.

Que peut-on faire pour résoudre le problème ?

 

L’UICN affirme que des politiques efficaces sont nécessaires pour mettre un terme au défrichement des forêts tropicales primaires pour de nouvelles plantations de palmier à huile.

Dans les plantations de palmiers à huile existantes, les entreprises devraient gérer leurs terres pour réduire l’impact de leur activité sur la biodiversité.

Les consommateurs peuvent également aider en choisissant des produits qui utilisent de l’huile de palme durable et en réduisant la quantité d’huile de palme qu’ils achètent.

 

 

Source : BBC Afrique

 

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