Hôpital national: Le calvaire des malades

Dur, dur d’être malade en Mauritanie. C’est le constat amer d’un confrère qui a passé une journée au service des urgences du Centre Hospitalier National,

 

le joyau susceptible d’apporter des solutions aux nombreux malades du pays. Ce service des urgences qui devrait être un palliatif aux souffrances des malades se trouvant dans l’urgence est tout sauf reconfortant. Des infirmières qui ne font que raconter leur dernière nuit passée ailleurs, encombrent les salles et les allées pour ne rien faire. Il s’y ajoute leur manque d’attention aux malades et leur incompétence avérée. Même pour mettre une  perfusion à un malade il faut l’intervention du chef.

 Notre confrère admis dans ce service à la suite d’un accident de la circulation ne dira pas le contraire. Lui qui a souffert pendant une bonne quarantaine de minute avant que le service trouve une pince pour enlever la bague coincée et enfoncée dans son doigt fracturé . N’eût été l’intervention de son directeur de publication, qui a saisi le chef des urgences, il allait passer toute une journée avec une hémorragie continue. Parce que, tenez bien, il n’y avait aucune pince encore moins de matériel adéquat pour couper la bague. A en croire les infirmiers et infirmières de service ce jour, les pinces se trouvent au niveau du bloc opératoire. Et c’est d’ailleurs à ce niveau qu’on a pu se procurer d’une pince pour lui tirer d’affaire sans être anesthésié. «Ouf ! Que c’était dur pour moi » lançait-il l’air fatigué. Pourtant, notre confrère qui a fait trois semaines après son opération du doigt le 15 décembre dernier, n’arrive pas à trouver son docteur pour poursuivre ses soins. Le Dr Kah qui lui a fait l’opération serait toujours occupé avec les autres malades. Un premier rendez-vous avec le Dr Kah le 05 janvier n’a finalement pas eu lieu. «Docteur Kah est très occupé aujourd’hui » lance sa secrétaire. Malgré l’intervention de certains de ses collegues, notre confrère n’arrive pas à le trouver. Le dimanche 9 janvier dernier, un autre rendez-vous lui a été fixé sur intervention de bonne volonté qui souhaiterait voir ce journaliste retrouver sa santé et sa plume.

Après avoir payé la quittance, le docteur de service dit « qu’il vaut mieux attendre le Dr Kah, celui qui vous a fait l’opération » a-t-il indiqué. Alors devant cette navette incessante, notre confrère ne sait plus quoi faire. Néanmoins, un autre rendez-vous lui a été fixé pour le 12 janvier. Espérons que celui-ci sera le bon.
Cette situation est parmi tant d’autres endurées par  les malades au niveau de l’hôpital national où l’arrogance et l’incompétence de certains agents sont monnaie courante . Alors que les qualités requises pour un bon agent de santé, sont la courtoisie, l’abnégation, la modestie … pour ne citer que celles-ci.

Pour le reste, aller voir vous-même, le calvaire des malades du Centre Hospitalier National.

Mohamed Ahmed Ould Boubacar

Source  :  Tahalil Hebdo le 09/01/2011

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