Communiqué de presse du RFD

Dans quelques jours, la Mauritanie va célébrer le cinquantenaire de son indépendance.

Durant cette période, relativement courte dans la vie d’une nation, des acquis incontestables ont été réalisés, notamment dans les domaines de la souveraineté politique et économique et ce dès les premières décennies de la vie de la Nation.

 A l’heure actuelle, nous pouvons constater que, malgré des potentialités énormes, notre pays demeure l’un des états les plus fragiles de la sous-région sur les plans économique, institutionnel, sociopolitique et sécuritaire.

Après cinquante ans d’indépendance, la grande majorité de notre peuple vit toujours en dessous du seuil de pauvreté, le secteur de l’éducation est en déliquescence, celui de la santé étale ses multiples carences, les jeunes désertent vers d’autres cieux plus cléments et le chômage atteint des proportions jamais égalées dans l’histoire récente de notre pays. L’injustice, l’exclusion et le manque de perspectives ont poussé – par désespoir – nombre de nos jeunes dans les griffes du terrorisme et précipité d’autres dans la surenchère particulariste et sectaire.

Devant la conjugaison de ces périls qui menacent les fondements même de la Nation, le RFD a choisi d’apaiser le climat politique donnant ainsi toute sa chance à un dialogue inclusif et sérieux, fondé sur les accords cosignés à Dakar par les protagonistes de la vie politique et susceptible de sortir le pays d’une situation de blocage potentiellement dangereuse.

C’est dans cette optique que le RFD a pris la décision de dépasser, dans l’intérêt supérieur du pays, les réserves qu’il avait formulées à propos des dernières élections présidentielles tout en œuvrant au sein de la Coordination de l’Opposition Démocratique ( COD )  pour l’ancrage de la démocratie et contre toutes les pratiques abusives qui ont conduit le pays à la banqueroute.

Dans ce cadre, le RFD dénonce avec énergie, l’improvisation et la gestion solitaire de l’Etat, caractérisée par une centralisation excessive de la prise de décision, aggravant ainsi le désarroi de l’administration, le marasme économique et l’inflation galopante qui affectent de manière dramatique le pouvoir d’achat des citoyens, particulièrement les plus pauvres d’entre eux.

De même, la volonté politique de rigueur, annoncée au lendemain des élections et qui s’est traduite par la réduction drastique du budget de fonctionnement de l’Etat, n’a abouti qu’à la paralysie de nos services publics, tandis que les dépenses communes ont augmenté de manière opaque, en 2009 et en 2010, respectivement de 14 et 22 milliards d’Ouguiyas au terme des différentes lois rectificatives du budget. Ces augmentations ont mis à nu le caractère fictif des coupes opérées dans le budget de fonctionnement. Il est à souligner que la traçabilité du montant de  50 Millions de Dollars prétendument logés dans un compte de la banque centrale n’a jamais été établie et le montant en question n’a jusqu’à présent pas été budgétisé. Ceci est d’autant plus inquiétant que selon Transparency international, la Mauritanie est passée du 84ème rang qu’elle occupait en 2006 au  143ème rang en 2010. Ce qui traduit une fois de plus l’aggravation de l’opacité dans la gestion du pays.

Cette même opacité est également observée dans le secteur pétrolier où les contrats de partage de production ne passent plus devant le parlement comme il se doit.

Dans le même temps, l’exploitation minière, pétrolière et halieutique engendre des dégâts environnementaux observés quotidiennement et dont on ne peut, pour le moment, mesurer l’impact réel.

Enfin, le RFD déplore l’échec des politiques publiques mises en œuvre par le gouvernement et constate avec amertume que la pauvreté des citoyens s’accentue de jour en jour au moment où augmente la cadence d’exploitation des  ressources du pays.

Nouakchott le 25 Novembre 2010

DIRECTION  DE LA COMMUNICATION DU RFD

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