Chiffres officiels : 1320 prisonniers à Nouakchott et… des conditions carcérales de plus en plus inhumaines et dégradantes

Selon nos confrères du site arabophone essahra.net qui ont couvert, lundi 23 août 2010 , le point de presse du directeur adjoint des affaires pénales et de l’administration pénitentiaire au Ministère de la Justice, M. Mohamed Yeslem Ould Khaled, « les structures pénitentiaires de Nouakchott accueillent environ 1320 prisonniers (1147 à la Maison d’arrêt de Dar-Naïm, 100 à la Prison Centrale, 41 à la Prison des femmes de Sebkha et 32 au centre de détention des mineurs).La situation des prisons de la capitale tout comme celles du pays est plus que préoccupante. Les capacités d’accueil des structures pénitentiaires sont dépassées. L’état des lieux sur la situation carcérale dans notre pays s’aggrave avec l’absence de mesures de libérations conditionnelles et libertés provisoires que doivent accorder les autorités judiciaires. Il subsiste dans les prisons des gens qui s’estiment concernés par ces mesures. L’insalubrité, la surpopulation, la promiscuité, les détentions préventives prolongées qui dépassent 700, la sous-alimentation, le sida qui fait des ravages, l’état des maisons d’arrêt où il n’ya pas d’eau comme c’est le cas du plus grand centre de détention pénitentiaire de Dar-Naïm, rendent les conditions carcérales de plus en plus inhumaines et dégradantes. Pour la prison de Dar-Naïm, le ministre de la justice, Abidine Ould Khaïr, a évoqué récemment dans une émission télévisée, son ravitaillement en eau par sept camions citernes par jour tout en reconnaissant l’état déplorable de ses latrines qui « nécessitent des vidanges qui coûtent 300 000 Ouguiya par mois ». Selon le Garde des Sceaux, l’inauguration, en Octobre prochain, de la nouvelle prison d’Aleg permettra de décongestionner la prison de Dar Naïm et celles de l’intérieur du pays. En attendant, les prisons en Mauritanie restent très loin des normes minimales acceptables. Pourtant, notre pays a bien ratifié les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de la personne humaine qui reconnaissent dans leurs dispositions le respect de la personne humaine en situation de détention. Ainsi, l’article 10 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dispose que : « Toute personne privée de sa liberté est traitée avec humanité et avec le respect de la dignité inhérent à la personne humaine ». L’Etat devrait par conséquent honorer ses engagements en dotant les établissements pénitentiaires des moyens conséquents pour garantir le minimum vital aux détenus. Le principe de présomption devrait être respecté et le recours à l’emprisonnement devrait être une solution de dernier recours : la garde à vue et les détentions préventives ne doivent intervenir qu’en dernier ressort et doivent être les plus brèves possibles. Dans tous les cas, les délais légaux doivent être respectés. Aussi, en ce mois de piété et de bonté, une grâce présidentielle reste très attendue pour les condamnés qui ont déclaré leur repentir au cours du dialogue, ouvert au début de cette année, par les autorités avec les détenus salafistes. Source: Mauritanie24

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