Invité la soirée du 9 juillet sur le plateau de la chaîne qatarie «Aljazeera», M. Ismael Ould Boddé ministre de l’Habitat et président du comité d’organisation du 1er congrès de l’Union pour la République (UPR) a cafouillé et semblé, être mal à l’aise.
Interrogé par la journaliste d’Al Jazeera sur ce qu’apportera un congrès d’un parti né dans la ligne d’anciens partis au pouvoir (Prds, Adil) M. Ould Boddé a répondu –sans donner la moindre preuve- que l’UPR se différencie de ces partis par le fait qu’il n’«utilise pas l’argent public».
Re-interrogé sur la même question il lâchera : «Notre parti compte sur ses propres moyens». On ne saura rien sur la nature de ces moyens: legs? dons ? pourboires? cotisations ? tombollas? tontines?
Et M. Ould Boddé de tenter d’évacuer la question avec de la langue de bois : «Notre congrès se déroule sous le signe du changement constructif» dira-t-il. Pas convaincant, mais ça plaira -peut être- au Boss. Et c’est l’essentiel.
«Peut-il y avoir de changement constructif dans un ambiance de rupture entre les acteurs politiques?» a demandé, la journaliste.
Réponse de Ould Boddé : «Notre référence, c’est la constitution ! les institutions n’exercent elles pas leurs prérogatives en toute liberté? Nous n’avons pas de problèmes avec l’opposition, elle a des problèmes, avec elle même».
A une question relative au défi du tribalisme, l’interviewé se montre original : «Oui nous avons relevé ce défi, parce que nous avons permis à la Mauritanie des Profondeurs* (en arabe: Mouritania el A’amagh) d’être représentée» a-t-il répondu.
Et M. Ould Boddé de remercier à la fin, les quelques délégués envoyés par des pays à majorité totalitaires, pour assister au congrès.
Les travaux du 1er congrès de l’UPR se poursuivent depuis le 9 juillet à Nouakchott et doivent prendre fin la soirée du 10.
Deux commissions planchent sur le rapport moral du président et sur les statuts de ce parti .
Créé il y a à peine une année, l’UPR dispose d’une majorité parlementaire dont les députés ont été élus en 2006, bien avant sa naissance.
Selon les premières informations le président du parti M. Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine sera reconduit à son poste, et sera secondé par un secrétaire général, un poste créé dans les nouveaux statuts .
Le congrès élira également plus de 160 membres de son conseil national.
L’UPR est le 5eme parti à se déclarer être au pouvoir en Mauritanie. Il a été précédé par le PPM (1960-1978), les Structures d’Education des Masses (1981-1984), le PRDS (1991-2005) et Adil (2008).
Les « militants » des partis au pouvoir en Mauritanie ont la fâcheuse habitude de soutenir les présidents mauritaniens quand ils sont au pouvoir et de les dénigrer quand ils le perdent.
(*) concept qui désigne essentiellement les notabilités tribales
Source : www.journaltahalil.com le 10/07/2010