Pendant que l’opinion publique mauritanienne se focalise sur des problèmes sans intérêt (guéguerres politiques), des noeuds se font et se défont en douce en rase campagne.
Il est presque acquis que la prochaine campagne agricole prévue démarrer entre la mi-juin et le mois d’août est compromise. Pourquoi? Parce que l’appel d’offres pour le marché des intrants a pris trop de temps, tournant au feuilleton brésilien. Les 15 hommes d’affaires, intermédiaires, samsars et commerçants intéressés par la chose attendent depuis le mois de fèvrier, des directives claires. Qui a remporté l’appel d’offres pour l’achat des intrants? Les rumeurs vont bon train à Nouakchott. Le perdant sera, comme chaque année, le paysan. Celui-ci recevra des engrais et des intrants trop tard et hors de prix. Car, indique-une source sous couvert de l’anonymat, la chaîne d’intermédiation est l’une des plus lourdes en Mauritanie. L’engrais et les intrants sont surchargés de 40 à 70% à leur arrivée entre les mains du paysan mauritanien. C’est pourquoi, depuis 20 ans, tous les commerçants qui tournent autour de ce marché ont acheté des 4×4. Pendant ce temps, tous les paysans ont perdu leurs terres à force de redevances à la Sonader. Qu’elle déménage à Rosso ou non, notre Socièté nationale de développement rural continue à indexer les redevances sur ses charges. Car, alors que les rendements ont baissé de moitié depuis la mise en place de la culture irrigée en Mauritanie, la redevance a augmenté de 200%. Allez expliquer après pourquoi, avec des terres fertiles et de l’eau en abondance, la Mauritanie est affamée. Au lieu de faire de la culture de riz, la Sonader qui embauche à tour de bras, fait la culture des fonctionnaires.
M.S
Source : www.mauritanies1.com le 18/05/2010