Le continent africain invité à se départir de son ‘’égo linguistique’’

L’écrivain et journaliste mauritanien, Bios Diallo, a invité, mardi à Dakar, les Africains à se départir de leurs ‘’égos linguistiques’’ et à adopter une langue commune à l’échelle continentale, afin de sauver ‘’l’unité économique et éventuellement politique’’ du continent.

 

S’exprimant à l’occasion d’un colloque international sur la vie et l’œuvre d’Alioune Diop, fondateur de la revue ’’Présence africaine’’, M. Diallo a estimé que ‘’le panafricanisme passe par un panalinguisme nécessaire à la sauvegarde de notre unité économique et qui sait politique’’.

 

‘’C’est indispensable. Et puisque nous ne faisons toujours pas corps avec notre langue propre, après l’échec des tentatives du swahili et de l’haoussa, ne boudons pas celles qui s’offrent à nous’’, a-t-il indiqué dans sa communication portant sur le ‘’Panafricanisme et le monde noir’’.

 

‘’Pourquoi ne devrait-on pas trouver une langue commune par laquelle on pourrait travailler dans n’importante quelle partie du continent ?’’, s’est-il interrogé, affirmant : ’’On ne peut pas réussir le panafricanisme si l’on ne communique pas et si l’on ne se comprend pas’’.

 

Selon lui, il ne serait pas ‘’blessant’’ de prendre le français, l’anglais ou même l’arabe comme support linguistique à l’échelle du continent. ‘’Ce sont des langues que nous utilisons le plus communément’’, a-t-il expliqué.

 

‘’Le bras tendu aux autres langues n’exclut pas que l’on œuvre pour la survie de nos langues propres. En Mauritanie et au Sénégal, on connaît des expériences réussies de l’enseignement des langues dites nationales’’, a fait valoir M. Diallo.

 

A cet égard, il a invité les Africains à se ‘’départir de leurs égos linguistiques et patriotiques, et aller a l’essentiel unitaire’’.

 

Il a ajouté : ‘’Cela aura pour avantage de permettre à tout Africain de travailler sans difficulté partout où il se trouvera sur le continent, une fois l’option panafricaine admise. Sans que cela ne fasse jamais de nous des Français, Espagnols, Portugais encore moins des Anglais de souche’’.

 

‘’Les langues nationales sont d’or. Depuis 50 ans, aucune communauté n’a voulu céder une seule syllabe de sa langue pour emprunter celle de l’autre, fut-il un Etat. Il serait cependant nécessaire que nous acceptions de renforcer nos connaissances des langues ayant déjà un parcours de commerce’’, a-t-il ainsi préconisé.

Source  :  APS via  www.ajd-mr.org  le 04/05/2010

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