Le débat est vif entre le Sénégal, qui souhaite un audit de l’agence et le changement de sa direction, et le Tchad. Explications.
En 2009, le Sénégal, qui est un acteur majeur de l’ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar), avait accepté de rester dans l’organisation si un audit général était réalisé par un cabinet indépendant. Dakar demandait, par ailleurs, la non-reconduction du directeur général tchadien, Youssouf Mahamat. Or, non seulement ce dernier, soutenu à mort par le tout-puissant ministre tchadien des infrastructures et des transports, Adoum Younousmi, compte bien rempiler en juillet, mais les deux responsables tchadiens rêvent aussi de créer une Direction générale de l’aviation civile africaine ! Du coup, le Sénégal menaçait, en fin de semaine dernière, de ne pas signer la nouvelle convention de l’agence qui devait être soumise au conseil des ministres de tutelle le 28 avril à Libreville. Les autres postulants seraient Christian Folly-Kossi (Togo), Mohamed Ould Salem Sidya (Mauritanie) et Amadou Ousmane Guitteye (Mali). Du côté français, il y a aussi bisbille au sommet. Le secrétaire d’Etat Alain Joyandet cherche à se débarrasser de l’ambassadeur Jacques Courbin, président de l’agence, lequel est soutenu par le ministre Bernard Kouchner (LC n°582). L’Asecna, c’est Pearl Harbour en temps de paix !
Source: LC N°587 du 29 avril 2010.
