Place de l’arabe: l’APP se démarque

Point de presse sur «la primauté absolue et perpetuelle de l’arabe» : L’APP se demarque des partis Sawab, El Emel, El vadila, El Wihdawi, Ravah, DD et Hatem

Le samedi 14 mars, la presse mauritanienne a fait état d’un point de presse organisé par 08 partis politiques dont l’alliance populaire progressiste (APP). Thème du point de presse : « La primauté de l’Arabe doit être absolue et perpétuelle.» « Nous n’étions pas représentés à ce point de presse et les déclarations qui y ont été tenues ne nous engagent pas » a déclaré au Quotidien de Nouakchott, Ladji Traoré, Secrétaire général de l’APP.

Lundi premier mars, à l’occasion de la journée internationale de la langue arabe, le premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a dit : « Aujourd’hui, et conformément aux orientations du président de la république, monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, nous allons faire de la promotion de la langue arabe et de sa défense un principe, de son appui et de sa généralisation comme langue de travail, d’échanges administratifs et de recherche scientifique un objectif.» Jeudi 04 mars, au cours d’une conférence de presse, le premier ministre a précisé sa pensée. A un journaliste qui lui demande de faire un résumé de son intervention liminaire en français, il a répondu : « Que voulez-vous ? Nous sommes en Mauritanie, c’est un pays arabe.»
Le discours du premier mars et la réplique du premier ministre pendant sa conférence de presse ont entrainé une chaine de réactions.
Le 08 mars, devant les femmes de son parti, l’APP, le Président de l’assemblée national, Messoud Ould Boulkheir, cité par la PANA, en réaction au propos du premier ministre, a « souligné la nécessité pour la Mauritanie de rester fidèle à sa double appartenance et de l’entretenir comme force, comme richesse culturelle. » Toujours cité par la PANA, le président de l’APP, Messoud a affirmé que « le français restera une langue d’échanges et de communication entre les différentes composantes du peuple mauritanien pluriethnique».

Samedi 14 mars, le site ainrim.com fait état de la tenue d’un point de presse par huit partis politiques dont l’APP. Thème de ce point de presse : « La primauté de l’Arabe doit être absolue et perpétuelle». Les autres partis politiques présents sont : Sawab, Démocratie Directe (DD), El Vadhila, El Emel, El Wehdawi, Ravah et Hatem.

Les huit partis « ont suggéré la mise en place d’une équipe parlementaire pour veiller sur l’application intégrale du contenu de l’article 6 de la Constitution et de faire de l’année 2010, une année où l’arabe sera la langue de l’administration et du travail. » L’aricle 06 en question dispose «Les langues nationales sont l’Arabe, le Poular, le Soninké et le Wolof ; la langue officielle est l’Arabe.» Entre « le français langue d’échanges et de communication entre les différentes composantes du peuple mauritanien, la nécessité pour la Mauritanie de rester fidèle à sa double appartenance» et « la primauté absolue et perpétuelle de l’arabe », n’ya-t-il pas désordre.

Entre la déclaration faite le 08 mars par le président de l’APP et le contenu du point de presse des huit partis politique dont l’APP, n’y-a-t-il pas contradictions ? Nous avons posé la question au secrétaire général de l’APP, Ladji Traoré. Sa réponse : « samedi dernier, nous avons reçu une invitation du parti El Vadila pour assister à un point de presse. Quelqu’un qui se dit membre de notre parti (l’APP) a participé à ce point de presse. Ses déclarations ne nous engagent pas. Nous allons bientôt rendre publique les clarifications nécessaires.»

Autre parti politique ayant réagi au discours du premier ministre : l’AJD/MR.Ba Mamadou Bocar, son deuxième vice-président, dans une tribune parue le 06 mars, a écrit : « La Mauritanie indépendante et souveraine doit retenir les leçons du passé et éviter d’agir comme les colons en imposant une culture sur les autres. Souvent dans notre pays (la Mauritanie) la langue arabe a été utilisée comme prétexte pour la mise à l’écart de certains ; en effet combien de cadres négro-mauritaniens arabisants sont aujourd’hui marginalisés ?» Selon Monsieur Bâ « Lors des Etats Généraux sur la démocratie en décembre 2008 et janvier 2009 un consensus s’était dégagé autour de l’officialisation des langues nationales (Poular, Soninké et Wolf) au même titre que l’arabe.»

 


Khalilou Diagana

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page