AFP – Les Emirats arabes unis tournent la page de leur engagement militaire au Yémen, après que l’Arabie saoudite a fixé un délai de vingt-quatre heures pour leur départ. Le ministère de la défense émirati a annoncé, mardi 30 décembre, dans un communiqué, « la fin des activités des dernières équipes de lutte antiterroriste présentes » dans l’Etat du sud-ouest de la péninsule d’Arabie.
Plus tôt dans la journée, l’Arabie saoudite a accusé les Emirats arabes unis d’agir de façon « extrêmement dangereuse » au Yémen, où elle a frappé une cargaison d’armes en provenance, selon elle, d’Abou Dhabi et qui aurait été destinée aux séparatistes du Conseil de transition du Sud (STC), ce que les Emirats arabes unis ont démenti.
Le ministère de la défense émirati précise toutefois que cette décision a été prise « de sa propre initiative, en veillant à la sécurité de son personnel et en coordination avec les partenaires concernés ». « Les forces armées des Emirats arabes unis ont mis fin à leur présence militaire » au Yémen en 2019, la présence restante ayant été « limitée à des équipes spécialisées dans la lutte contre le terrorisme, en coordination avec les partenaires concernés », a-t-il détaillé.
Les séparatistes rejettent l’appel
Déjà affaibli par un long conflit avec les rebelles houthistes, le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, au cœur de rivalités régionales, a vu s’ouvrir au début de décembre un nouveau front : le mouvement séparatiste du STC, soutenu par les Emirats arabes unis, s’est emparé au cours des dernières semaines de vastes portions de territoire, notamment dans l’Hadramaout, sans rencontrer de grande résistance. Ses partisans l’appellent à rétablir un Etat dans le sud du Yémen, où une république démocratique et populaire a été indépendante de 1970 à 1990.
Les séparatistes yéménites ont, de leur côté, rejeté les appels de la coalition menée par l’Arabie saoudite à se retirer. « Il n’[en] est pas question. Il est déraisonnable de demander au propriétaire d’une terre de la quitter. La situation exige de rester et de se renforcer », a déclaré à l’Agence France-Presse Anwar Al-Tamimi, porte-parole du STC. « Nous sommes en position défensive et tout mouvement en direction de nos forces recevra une réponse de notre part », a-t-il ajouté.
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, traditionnellement de proches alliés, avaient uni leurs forces contre les rebelles houthistes, pro-iraniens, au sein de la coalition, mais des désaccords sont apparus concernant les conflits au Yémen et au Soudan.
avec AFP
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