
Info Migrants – Quarante migrants originaires d’Afrique subsaharienne, dont des nourrissons, ont péri mercredi en mer au large de la Tunisie alors qu’ils tentaient de rejoindre les côtes européennes. Trente autres personnes ont été secourues par les autorités tunisiennes.
Quarante migrants originaires d’Afrique subsaharienne, dont des bébés, ont péri mercredi 22 octobre en mer au large de la Tunisie alors qu’ils tentaient de rejoindre clandestinement les côtes européennes, a indiqué à l’AFP un responsable judiciaire.
Une embarcation de fortune en fer, avec à son bord 70 migrants, a chaviré au large de Salakta, une ville côtière proche de Mahdia (sud-est). Quarante sont morts et 30 ont été secourus, a précisé le porte-parole du Tribunal de première instance de Mahdia, Walid Chtabri.
Le Parquet a ordonné l’ouverture d’une enquête sur ce drame. Walid Chtabri n’était pas en mesure de donner d’autres détails sur le point de départ de ce bateau ni les raisons pour lesquelles il a chaviré.

La Tunisie, dont le littoral se trouve à certains endroits à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, est devenue ces dernières années l’un des principaux points de départ en Afrique du Nord des exilés cherchant à gagner l’Europe.
Les drames de ce type ne sont hélas pas rares. Dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 mars 2025, par exemple, 612 migrants subsahariens avaient été interceptés en mer Méditerranée et ramenés à terre. Mais 18 corps avaient également été découverts, dont certains étaient ceux d’enfants.
En décembre 2024, quarante-quatre migrants étaient portés disparus en mer Méditerranée. Selon l’unique survivante, une fillette de 11 ans secourue par une ONG en mer, l’embarcation, partie de Tunisie, avait fait naufrage quelques heures plus tôt. L’enfant originaire de Sierra Leone « flottait avec deux gilets de sauvetage improvisés », avaient précisé les humanitaires qui l’avaient recueillie. Selon le témoignage de la fillette, tous les autres passagers du même canot s’étaient noyés.
« Des bateaux en fer qui mènent à la mort »
Les embarcations fournies par les trafiquants avant une traversée de la Méditerranée sont « d’une qualité désastreuse » et « totalement inadaptées » à des traversées en haute mer.
Depuis les plages tunisiennes, il existe, depuis 2023, des embarcations entièrement construites avec des plaques de métal et soudées à la hâte avant un départ en mer. Les migrants les nomment « bateaux de fer » (« Iron boat ») ou « bateaux en métal ». « Ils sont très instables, avec le poids de la surcharge, on dirait que les gens sont assis sur l’eau. Il y a évidemment un risque énorme de chavirer », rappelait à InfoMigrants, en début d’année, Lucille Guenier, responsable communication de l’ONG SOS Méditerranée. « Tous ces bateaux mènent à la mort ».
Au mois de juin 2025, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une association qui vient en aide aux migrants en Tunisie, avait indiqué que des « dizaines de corps » avaient été retrouvés sur des plages de Mahdia et Sfax. Ces cadavres sont « probablement ceux de migrants en situation irrégulière » morts lors de naufrages au large de la Tunisie, avait expliqué l’organisation.
Des milliers de migrants subsahariens – 20 à 25 000 selon des sources humanitaires – s’entassent depuis des mois dans des campements de fortune sans eau potable ni hygiène ni soins médicaux, au milieu d’oliveraies près de villages comme El Amra, à une trentaine de kilomètres au nord de Sfax ou s’installent vers Mahdia. Ils restent là, à proximité des plages de départs des canots, dans l’espoir de rejoindre un jour l’Union européenne.
Depuis début 2025, selon le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU, 55 976 personnes, en hausse de 2% sur un an, ont débarqué sur les côtes italiennes, dont une écrasante majorité (49 792) en provenance de Libye et le reste (3 947) de Tunisie.
Source : Info Migrants (France) – Le 22 octobre 2025
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