Courrier expat – D’après The National, quotidien anglophone d’Abou Dhabi, les salariés aux Émirats arabes unis voient leur rémunération reculer sous l’effet d’un afflux continu de nouveaux arrivants. Chaque année, près de 200 000 personnes s’y installent, séduites par l’absence d’impôt sur le revenu et la promesse d’une vie cosmopolite.
Mais cette ruée vers le Golfe a un revers. “Les nouveaux venus sont prêts à faire n’importe quoi pour obtenir un travail rémunéré. Par exemple, nous avons vu des dentistes venir aux Émirats pour travailler comme agents immobiliers”, observe Trefor Murphy, fondateur et PDG du cabinet de recrutement Cooper Fitch.
Cette surabondance de main-d’œuvre pousse les salaires à la baisse, en particulier pour les postes intermédiaires et les cadres expérimentés. Les expatriés installés depuis plusieurs années peinent à négocier des augmentations dans un marché saturé. “Lorsqu’un employeur a accès à des personnes prêtes à accepter un emploi situé trois niveaux en dessous de leurs compétences, il devient plus difficile pour les talents déjà en poste d’obtenir une augmentation de salaire justifiable”, souligne Trefor Murphy.
Pourtant, l’activité de recrutement reste soutenue : + 3 % au troisième trimestre, surtout dans la finance, l’immobilier et les investissements. L’installation de grandes fortunes internationales crée de nouveaux postes, mais aussi une flambée des loyers et des coûts commerciaux.
Le paradoxe des Émirats s’accentue : pays d’opportunités mais aussi de désillusion. Car la croissance démographique ne s’accompagne pas d’un ajustement des profils aux besoins réels du marché. Comme le rappelle Cooper Fitch, “malgré la croissance annuelle de 5 % à 6 % de la population, les compétences et l’expérience des nouveaux arrivants ne correspondent pas aux exigences des employeurs”.
Pour les expatriés, la stratégie salariale se redéfinit : miser sur la spécialisation, les certifications locales, et négocier finement les avantages annexes – logement, scolarité, santé. Le rêve doré de Dubaï subsiste, mais il exige désormais de la lucidité : la réussite n’est plus automatique, même sous le soleil du Golfe.
Source : Courrier expat
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