
Agence de Presse Sénégalaise – Zoumba, Pape Samba Sow de son vrai nom, vit de la scène et d’éclectisme culturel. Il puise dans le théâtre, le conte, la poésie et dans différentes autres disciplines artistiques son talent d’animateur culturel hors pair.
Le parcours de Zoumba lui a valu une reconnaissance internationale parmi les plus prestigieuses, avec son élection au rang de “Trésor humain vivant” par l’Unesco en 2022, en tant que meilleur conteur international.
Trouvé au domicile familial sis au quartier Médina Marmiyal, à Saint-Louis, sa ville de naissance, Zoumba dégage une joie communicative qui n’est définitivement plus une posture d’artiste.
Cette gaieté naturelle est sans conteste le signe d’un épanouissement complet, un état de félicité qui peut se comprendre par le sentiment d’avoir tenu haut un flambeau pour perpétuer un héritage.
Pape Samba Sow, qui a ses humanités au lycée Charles De Gaulle de Saint-Louis, comme modèles des parents enseignants et artistes à la fois.
“Mon père était un grand clarinettiste, et ma mère chantait, dansait et jouait de la guitare tout en étant directrice d’école aussi”, explique Zoumba, vêtu d’une tenue africaine rehaussée par un bonnet qui ajoute un certain style à son port vestimentaire.
Après le Bac, le jeune Zoumba a entamé des études de français à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar avant de réussir au concours d’entrée à l’École des arts, à l’époque Conservatoire national de musique, de danse et d’art dramatique.
Celui qui avait opté pour les arts dramatiques a d’abord entamé sa carrière administrative à Louga, en juillet 1989, comme adjoint du directeur du centre culturel régional. Deux ans plus tard, il s’est tourné vers l’enseignement en tant que professeur de français de lycée à partir de novembre 1991.
“Au départ, j’avais peur, mais l’univers de la culture n’est pas vraiment éloigné de celui de l’enseignement […], un acteur culturel est un enseignant, tout artiste est un enseignant”, dit celui s’est faire connaître essentiellement comme conteur. Zoumba a finalement réussi à s’imposer au fil des ans comme un éclectique des arts de la scène.
“Je suis écrivain, romancier, poète, conteur, dramaturge, essayiste et critique. Ensuite je suis metteur en scène de théâtre, comédien, humoriste. J’ai gagné le prix Afrique de l’humour en 2017, maintenant je suis devenu essentiellement conteur”, explique-t-il.
Le conte, une passion pour “Zoumba”
Sa passion pour le conte, il dit la tenir d’abord de sa mère, “conteuse sans le savoir. Je ne me souviens pas d’avoir passé une nuit sans que ma mère nous raconte une histoire. Je me suis dit que je n’ai pas le droit de ne pas faire des contes”, confie-t-il.
Le conte est un genre “plus difficile” en comparaison d’autres disciplines artistiques, en ce sens que “c’est de la prospection, de la recherche, de l’authenticité [que requiert toute la dimension de l’oralité]”.
Le théâtre suppose “une grosse production” nécessitant toute une équipe, une régie, “beaucoup de billets d’avion”, poursuit l’artiste, se rappelant avoir emmené 14 personnes en Hollande en 2009 pour les besoins d’un spectacle.
Le conte, en revanche, ne nécessite qu’”une personne, un billet d’avion. C’était plus facile pour moi” du point de vue de la logistique, bien que “travailler le conte, c’est beaucoup plus difficile”, en comparaison du théâtre par exemple, a-t-il fait savoir.
Zoumba a pourtant gagné de nombreux prix en tant que comédien avant de se lancer dans le conte.
“J’ai gagné des prix en tant que comédien et metteur en scène. Ma pièce ‘Rêve de France’ par exemple a été jouée dans quarante pays différents. C’est dire si dans le domaine du théâtre, je pouvais être très fier de ce que je faisais”, relève l’artiste.
Une riche expérience étrangère
De la France au Ghana en passant par la Corée du Sud, les Émirats arabes unis (EAU) et l’Argentine, Zoumba est un conteur globe-trotteur qui peut se prévaloir d’une riche expérience à l’international.
Il a intégré la scène internationale par le théâtre, depuis son premier livre, “Les anges blessés”, qu’il a présenté à Lille en France, le conte lui a ouvert des années plus tard toutes les portes du monde.
“J’étais chargé de mission culturelle au niveau de la mairie de Saint-Louis qui m’envoyait donc partout, à Toulouse, à Lille, Buenos Aires, entre autres”, a-t-il souligné.
Curieux et disposant de la matière, Zoumba a décidé de capitaliser l’expérience qu’il a emmagasinée toutes ces années.
“Mais mon expérience en tant qu’artiste avant d’être conteur, c’est le théâtre qui me l’a donné. J’étais metteur en scène de théâtre, j’allais en France pour former des metteurs en scène français. On m’a invité au Ghana et j’ai formé des metteurs en scène ghanéens et dans d’autres pays”, dit-il.
“Zoumba”, “Trésor humain vivant”
Très engagé dans les arts de scène et conteur dans l’âme, Zoumba a remporté le prix du “meilleur conteur international” décerné par l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, en 2022. Il a été par la même occasion déclaré “Trésor humain vivant”.
“C’est une extrême grande fierté. Quand on me l’a annoncé, même moi je ne savais pas au juste ce que c’était. Je me disais que c’était un titre comme tous les autres. J’ai l’habitude de gagner des titres parce que je suis un artiste qui me donne toutes les chances quand je fais un projet. Mais quand on a dit ‘Trésor humain vivant’, alors j’ai compris que c’était très grand”, commente-t-il.
“L’ambassadeur du Sénégal aux Émirats arabes unis s’est déplacé [pour la remise de ce prix]. La forte colonie sénégalaise des Émirats s’est déplacée, j’ai dit : ‘ah, c’est donc énorme’. Et quand je suis rentré de Dubaï, j’ai été accueilli au Salon d’honneur de l’aéroport. Puis la directrice du centre culturel régional Abdel Kader Fall m’a accompagné de Dakar jusqu’à Saint-Louis. Elle a fait la fête avec moi”.
Source : Agence de Presse Sénégalaise (APS)
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