Le Soleil – Actrice talentueuse et figure emblématique du théâtre sénégalais, Ndeye Coumba Coulibaly, plus connue sous le surnom de « Madre Peace », a su marquer son empreinte du fait de son authenticité. De ses débuts fortuits dans une troupe de quartier à sa reconnaissance nationale à travers la série culte « Wiri Wiri », elle en impose.
Une allure, une voilure. Elle en impose. Ndèye Coumba Coulibaly, connue sous le surnom de « Madre Peace » est une artiste comédienne. C’est au quartier Some de Thiès où elle habite qu’elle a grandi. Mariée et mère de trois enfants, elle a longtemps travaillé comme secrétaire dactylographe à l’École polytechnique avant que sa passion pour le théâtre ne reprenne définitivement le dessus. Son histoire avec la scène commence très tôt, presque par hasard. « Un jour de retour de l’école, j’aperçois une troupe théâtrale répétant sur le terrain de l’Asc du quartier. Curieuse, j’ai escaladé un mur pour assister à la séance. Lorsque les comédiens annoncent qu’ils ont besoin d’un enfant pour un rôle, je lève la main et participe à la répétition », confie-t-elle.
Son interprétation séduit immédiatement la troupe. Absorbée par la répétition, Ndèye Coumba perd la notion du temps et rentre très tard à la maison, semant l’inquiétude chez ses parents. « J’ai été punie, mais cette “bêtise“ m’a ouvert les portes du salut », se rappelle-t-elle. Cet instant marque le début de sa vocation.
Un membre de la troupe, cousin de la famille, finit par obtenir l’autorisation de ses parents, lui permettant d’intégrer la troupe Renaissance de Some, où elle se forme au théâtre scénique. Durant ses années de collège à l’école Cmt Escale (aujourd’hui Cem Ousmane Ngom), la comédienne poursuit son parcours artistique en intégrant la troupe scolaire. Avec l’encouragement de son oncle, alors principal de l’établissement, elle parvient à concilier études et théâtre.
« Sous la direction de Massar Talla Diop, j’ai pu participer à des compétitions et à la Semaine de la Jeunesse, remportant de nombreux trophées grâce à mon talent », avance-t-elle. Après son mariage, Ndèye met temporairement sa carrière en pause, puis reprend avec la troupe « Soleil Levant », un groupe qui naît dans sa propre maison. Fondé par sa grande sœur, la députée Aïssatou Coulibaly, et son mari, la troupe s’entoure rapidement de figures telles que Sanekh, Cheikh Ndiaye dit Jojo, Aziz Niane et Alioune Aidara. Même si elle est salariée d’une administration, elle se donne entièrement à cette formation qu’elle considère aujourd’hui comme son bébé et sa maison mère, mais aussi la structure qui l’a propulsée vers la notoriété. « Soleil Levant » : nid de solidarité Au sein de la troupe « Soleil Levant », elle évolue dans une ambiance familiale marquée par la discipline et la solidarité.
«Nous répétions presque chaque jour, de 16h à 21h, non loin de la pharmacie Diakhao. Ces longues heures de répétition quotidiennes créent une complicité solide qui se reflète sur scène », souligne-t-elle. Grâce au groupe, l’artiste participe à des œuvres majeures abordant des thèmes sociaux tels que la polygamie, les castes, la jeunesse, les drogues ou le divorce. Sa carrière prend un tournant décisif avec la série culte « Wiri Wiri », produite entre 2015 et 2019, dont les 250 épisodes la projettent au-devant de la scène sénégalaise et africaine. Cette expérience lui permet de multiplier les personnages et de consolider sa place dans l’univers théâtrale et de la télé. Parmi ses nombreux souvenirs, Ndèye Coumba évoque la finale d’une compétition scolaire au Théâtre de Verdure de Thiès où leur décor avait été saboté. « Sous le choc, je me suis effondrée avant de reprendre mes esprits et de jouer la pièce “Choix de Madior“ de Mbaye Gana Kébé », se rappelle-t-elle, encore amère.
Cet épisode, dit-elle, l’a durablement marquée, tout comme leur spectacle « Wallu wa Allakhira » au Grand Théâtre, un moment fort de fierté artistique. Influence dans le milieu Si elle aime interpréter des rôles, certains la bouleversent profondément. Dans par exemple «Tolof Tolof », elle joue une femme cruelle, un personnage éprouvant qui lui arrache des larmes pendant les répétitions. Ces rôles difficiles témoignent de la capacité de la comédienne à se plonger entièrement dans ses personnages, quitte à en subir parfois l’impact émotionnel. Dans le milieu artistique, Ndèye Coumba compte de nombreuses influences.
C’est le cas notamment de la troupe « Daaray Kocc », en particulier de l’actrice Ken Bugul, ainsi que Dié Astou Diop pour son interprétation de l’œuvre de Mariama Bâ. Au sein de la troupe « Soleil Levant », elle puise également son inspiration auprès de Sanekh, Jojo et Aziz Niane, dont la rigueur, la passion et l’exigence nourrissent son ambition de progresser constamment. Dans sa carrière, la comédienne a eu aussi à nouer des collaborations à l’image de Leuz Media (Kor Bideew) et « Diaral Nama », et enfin avec Marodi TV sur des séries telles que « Emprise », « Promesse », « Belle Famille », « Keyza », entre autres.
Maguette Guèye DIÉDHIOU
Source : Le Soleil (Sénégal)
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