
Jeune Afrique – Le ministère sénégalais des Finances dit avoir « pris connaissance avec regret » de la dégradation de la note de sa dette par l’agence Moody’s, qui « ne reflète ni la réalité des fondamentaux économiques du pays, ni les mesures de politique publique mises en œuvre pour consolider la stabilité budgétaire et renforcer la soutenabilité de la dette », dans un communiqué publié samedi.
Cette nouvelle dégradation de note confirme « la ligne de conduite douteuse de Moody’s envers le Sénégal », accuse-t-il. Et d’appeler l’agence « à davantage de rigueur, d’objectivité et de responsabilité dans (ses) analyses ».
De B3 à Caa1
Moody’s a abaissé vendredi d’un cran la note de la dette à long terme du Sénégal, à « Caa1 » contre « B3 » auparavant, en l’assortissant d’une perspective négative, ce qui signifie qu’elle envisage de l’abaisser d’un nouveau cran dans les six prochains mois.
Il s’agit de la seconde dégradation par Moody’s en 2025 pour la dette sénégalaise, après un abaissement, de deux crans, en février dernier.
L’agence a justifié vendredi sa décision par « l’augmentation des risques concernant la trajectoire d’endettement et des liquidités disponibles depuis notre précédente évaluation ».
Le Sénégal est confronté à une situation économique préoccupante, avec un déficit budgétaire de 14 % et un encours de dette publique représentant 119 % du PIB (produit intérieur brut).
Début août, le Premier ministre, Ousmane Sonko, avait dévoilé un « plan de redressement économique et social » censé être financé à « 90 % » par des ressources internes pour « souverainiser » le pays.
Des financements internationaux plus difficiles
Le Sénégal a ces derniers mois plusieurs fois recouru au marché financier ouest-africain en raison de difficultés à accéder à des financements internationaux.
Les autorités au pouvoir depuis 2024 accusent le précédent gouvernement du président Macky Sall (2012-2024) d’avoir dissimulé les vrais chiffres sur des indicateurs clés comme la dette publique et le déficit budgétaire.
Le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé « des déclarations erronées significatives des déficits budgétaires et de la dette publique sur la période 2019–2023 ».
Source : Jeune Afrique
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